L’économie collaborative se présente comme une alternative au capitalisme. Son principe repose sur le passage d’une économie basée sur la soumission des consommateurs et la rivalité des producteurs à une économie valorisant la collaboration entre les utilisateurs d’un bien ou service. Michel Bauwens et la fondation Peer to Peer (P2P) ont publié en fin 2012 un ouvrage qui propose un panorama des grandes tendances actuelles et des expérimentations en cours [1]. Le propos est principalement descriptif (comment concrètement l’économie collaborative est pratiquée) et illustratif (de nombreux exemples concrets sont présentés). L’ouvrage est précieux car il donne à voir un large éventail de possibilités, il montre que l’alternative est déjà en marche, peut-être même à notre porte et en tout cas loin d’être hors de notre portée. Dans la note qui suit, mon propos est modeste. Je m’attache essentiellement à tirer quelques leçons, fondamentales je crois, qui prolongent la réflexion à laquelle Bauwens (2012) nous convie. Je tente de consolider la dimension « économie politique » [2].