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« Cancel culture » : quand un nom courant, connu et même élégant devient importable et doit être remplacé par un autre, inoffensif, signifiant et pas obscène – à trouver

« Cancel culture » : quand un nom courant, connu et même élégant devient importable et doit être remplacé par un autre, inoffensif, signifiant et pas obscène – à trouver | EntomoNews | Scoop.it

"C'est la nouvelle mode états-unienne, qui ne nous épargnera pas. On supprime, on substitue, on cache ce qui pourrait déranger des personnes sensibles identifiées comme appartenant à des minorités maltraitées, opprimées, dénigrées (même si c'était il y a fort longtemps)…"

  

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Juillet


"Sont considérés les groupes ethniques, les ressortissants de certains pays, les homosexuels et… les femmes.


Voilà que l'offensive gagne les noms d'insectes (après les poissons). D'aucuns promeuvent un suffixe « non binaire » (voir l'Épingle Insectus duchmolthey) pour les espèces nouvelles. D'autres – et c'est le cas de la vénérable et très respectée Entomological Society of America (ESA), s'attaquent à des dénominations très anciennes, qu'on a toujours connues.


C'est le cas du 'gypsy moth' – papillon romanichel en traduction littérale -, qui a envahi la côte est des États Unis à partir de son introduction en 1868*. Lymantria dispar** (Lép. Érébidé) de son nom scientifique international – qui lui demeurera attaché*** – s'est depuis installé à l'est, en provenance du Japon. C'est le pire ravageur forestier. Tout le monde le connaît là-bas sous son nom vernaculaire de 'gypsy moth'.


Or, pour l'ESA, dans toute conférence, toute publication de vulgarisation, tout film ou reportage pour public éclairé, il n'est plus possible de désigner ce ravageur invasif d'après la minorité des Sinti, des Roms ou des Tziganes. Il a donc missionné un groupe de volontaires pour, d'ici quelques mois, trouver un nom commun nouveau, qui sera employé à toute occasion, qui évoque sa voracité autant que possible et qui ne soit pas obscène.


Pourquoi ce nom de 'gypsy' ? Personne n'est d'accord. Le papillon mâle a une livrée qui fait penser à la robe des dames manouches. Il a la couleur générale de la tête des manouches. Il se déplace aisément sur quelques kilomètres grâce au vent qui emporte les toutes jeunes chenilles munies d'un aérophore efficace (long poils avec une ampoule). Il « migre » chaque jour des troncs au feuillage nourricier. Les mâles seuls se déplacent tandis que les femelles ne bougent pas… [au lecteur de poursuivre]


En France, où l'insecte est présent surtout dans la partie sud, le nom commun entomologique scientifique est bombyx disparate (d'après le dimorphisme sexuel très marqué ; mais ce n'est pas un bombyx) tandis que zig-zag (son nom suisse, d'après son vol) et spongieuse (d'après la ponte) ont cours également.


Un test de popularité est fourni par Google, qui indique le nombre de liens trouvés par la requête.

Ainsi, 'gypsy moth' » recueille 2 160 000 « résultats », Lymantria dispar 301 000, Porthetria dispar 45 400, Bombyx disparate 18 300 (de la zone francophone d'Internet), Ocneria dispar 14 400.
En espérant que cette proposition de renommage ridicule n'ira pas à son terme, Insectes (papier et sites Internet) reprendra à l'occasion 'gypsy moth', le nom utilisé par les auteurs et le public nord-américains."


Article source principal

 

 

Illustration : Lymantria dispar, mâle et femelle en train de pondre. Dessin Claire Villemant, in  

 

* À (re)lire : Étienne-Léopold Trouvelot ou l’amateurisme catastrophique, par Alain Fraval. Insectes n° 145 (2007-3).

 

** « Vorace disparate »

 

*** Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par Ocneria dispar par les auteurs observants. Lesquels, au tournant des années 1980, se sont astreints à employer Porthetria dispar. Des variations dues à de savantes recherches d'antériorité, au résultat trouvé faux par les suivantes.

 

PS : Peut-on tranquillement continuer à appeler – en agrumiculture -  Cochenille chinoise Ceroplastes sinensis (Hém. Coccidé) ? C'est une peste introduite partout.

Bernadette Cassel's insight:

 

Précédemment

 

  • « Non, plus ces noms ! », il faut les changer car ils sont racistes, homophobes, colonialistes, esclavagistes, malsonnants ou ambigus - De www.insectes.xyz - 10 août 2020, 11:53

 

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Viticulture : Une meilleure connaissance des invasifs grâce à InvaProtect

Viticulture : Une meilleure connaissance des invasifs grâce à InvaProtect | EntomoNews | Scoop.it

"Le projet transfrontalier InvaProtect vient de prendre fin. Trois années durant, il s’est attelé à étudier les ravageurs émergents en France, en Allemagne et en Suisse, et à trouver ensemble des moyens de lutte. « Ce fut un programme riche, qui a fait avancer les choses », se réjouit Étienne Herrbach, chercheur à l’Inra de Colmar et acteur du projet. InvaProtect n’est pas poursuivi, mais débouchera très probablement sur des collaborations bilatérales. Voici les principales conclusions de ce programme, présentées lors du colloque de clôture le 8 novembre dernier à Bad Krozingen (Allemagne)."

 

Par Xavier Delbecque, 18.01.2019

 

Informer les viticulteurs sur le GPGV

Si le Grapevine pinot gris virus (GPGV) se répand peu en France, il est en pleine recrudescence dans le nord de l’Italie. Malgré les recherches, ce pathogène reste encore mal connu. « Il y a par exemple concomitance entre la présence du virus et les symptômes de rabougrissement et panachure, mais nous n’avons pas réussi à démontrer le lien de cause à effet », illustre Étienne Herrbach. Ce dernier invite les pépiniéristes à être vigilants, car il n’est pas sur la liste de recherche des viroses obligatoires. Depuis peu, l’entreprise suisse Bioreba commercialise des tests Elisa, qui permettent de vérifier plus facilement la présence du pathogène. Les scientifiques recommandent également de sensibiliser les viticulteurs aux symptômes, afin de faire remonter du vignoble les éventuelles problématiques. Ils déconseillent par ailleurs l’emploi d’acaricides pour lutter contre Colomerus vitis, seul vecteur pour le moment avéré.

La prophylaxie contre Drosophila suzukii

Si la mouche asiatique n’a quasiment pas fait parler d’elle en vigne depuis 2014, elle est bel est bien présente dans le vignoble. Des dégâts ne sont pas à exclure à l’avenir, en cas de renouveau des conditions favorables. « Mais maintenant, ce sera plus facile d’anticiper et de réagir », rassure Étienne Herrbach. Tout d’abord parce que des chercheurs suisses et allemands sont en train de mettre au point un modèle de prévision du risque, qui intègre les données météo et les paramètres de l’insecte. (...)

La punaise diabolique sous surveillance

À l’automne dernier, de nombreux signalements de punaise diabolique (Halyomorpha halys) ont été enregistrés dans toutes la France. Ce coléoptère est très présent en Alsace, où des dégâts ont déjà été observés en maraîchage. Les plantes hôtes sont très vastes, et la vigne en fait partie, ce qui fait de cette punaise un ravageur potentiel. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que cette espèce est installée durablement. (...)

Les insecticides contre-productifs sur l’enroulement

« Une de nos enquêtes a montré que très peu de viticulteurs font le lien entre l’enroulement et son vecteur qu’est la cochenille », relève Étienne Herrbach. Aussi, les chercheurs entendent mettre en place une communication pour informer sur cet insecte et sur cette virose, qui sont tous deux en recrudescence. (...)"

 

 

[Image] Contre la Drosophila suzukii, les mesures culturales sont à privilégier. Les filets sont difficiles à mettre en place, et les produits de lutte naturelle manquent d'efficience. - Crédit : C. Linder/Agroscope

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POUR EN SAVOIR PLUS :

 

Les premiers résultats 

 

 

  • Binet D, Delbac L, Gaudin J, Thiéry D, Hommay G, Herrbach E (2018) Les cochenilles dans le vignoble bordelais. Union Girondine des Vins de Bordeaux, 1156, 45-46 (résumé)
  • Delbac L, Binet D, Rusch A, Gaudin J, Hommay G, Reinbold C, Herrbach E, Thiéry D (2018) Drosophila suzukii dans le vignoble bordelais - Etat de la situation depuis sa découverte. Union Girondine des Vins de Bordeaux, 1155, 40-42 (résumé)
  • Delbac L, Rusch A, Binet D, Thiery D (2018) Rôle de la présence des plantes hôtes dans le paysage viticole Bordelais sur la dispersion de Drosophila suzukii (Matsumura) (Diptera: Drosophilidae). JDED 2018, Journée des Doctorants de l'Ecole Doctorale Sciences et Environnement, Université de Bordeaux, Talence, 02-03 mai 2018, sciencesconf.org:jded-2018:205852 (pdf)
  • Delbac L, Binet D, Thiery D, Rusch A, Gaudin J, Hommay G, Reinbold C, Herrbach E (2017) Effet du paysage et du cépage sur Drosophila suzukii dans deux cas d'étude : vignobles bordelais et alsacien. Colloque intermédiaire transfontalier INTERREG V Rhin supérieur - InvaProtect, Ste-Croix-en-Plaine, 09 novembre 2017 (pdf)
  • Binet D, Hommay G, Reinbold C, Tolle P, Herrbach E, Delbac L, Rusch A, Thiéry D (2018) La drosophile asiatique (Drosophila suzukii) dans le vignoble alsacien. Résultats d'une année de piégeage 2017-2018. Les Vins d'Alsace, 10, 8-11 (pdf)

 

 [via] UMR 1065 Santé et Agroécologie du Vignoble - InvaProtect
https://www6.bordeaux-aquitaine.inra.fr/sante-agroecologie-vignoble/Activites-scientifiques/Les-projets-en-cours/InvaProtect

 

Bernadette Cassel's insight:

 

"La recherche sur les ravageurs émergents a fait un bond en avant, à la faveur d’une collaboration européenne. Quelques solutions sont à tirer des enseignements."

 

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« Ouvrières au zinc », elles ne sortent jamais du tunnel qu’elles creusent et se nourrissent sur place sur leur troupeau

« Ouvrières au zinc », elles ne sortent jamais du tunnel qu’elles creusent et se nourrissent sur place sur leur troupeau | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2018 : septembre


"Une curieuse fourmi vit à Madagascar et dans le Sud de l’Afrique, qu’on ne voit jamais. Melissotarsus (Hym. Myrmiciné), en effet, a un mode de vie endophyte original : elle vit dans des galeries creusées par elle-même sous l’écorce d’arbres. Elle y demeure perpétuellement, se nourrissant de la cire, du produit des glandes de Malpighi, des exuvies et aussi des individus entiers de Morganella conspicua (Hém. Diaspididé), une cochenille-bétail elle aussi spéciale, étant dépourvue de bouclier et ne sécrétant pas de miellat.


L’allure des ouvrières est également particulière : grosse tête prolongée en arrière contenant de puissants muscles masticatoires et des glandes séricigènes, des pattes avant avec l’article basal du tarse portant de grosses brosses de soie servant à filer la soie, pattes médianes et arrière avec la coxa très grosse. Le fémur de la patte moyenne est dirigé verticalement.
Christian Peeters, entomologiste à la Sorbonne (à Paris) et ses collaborateurs ont réexaminé ces particularités connues depuis longtemps mais peu interprétées. Avec de gros moyens : microtomographie aux rayons X, microscopie de coupes sériées, modélisation en 3D et… dissections.


La cuticule de l’extrémité des mandibules, particulièrement puissantes et dessinées pour attaquer du bois humide, contient du zinc, ce qui renforce sa force de coupe. Les muscles qui écartent ces mandibules sont presque aussi puissants que ceux qui les rapprochent : de quoi sans doute écarter le bois déchiqueté.
Les pattes, toujours près du corps, sont conformées pour permettre à l’ouvrière de s’arc-bouter sur les parois de la galerie de façon à ce que les mandibules pénètrent le bois à creuser. Elles sont inaptes à la marche.


À partir d’une forme très mobile et agile sur le terrain, l’évolution a produit par spécialisation un microtunnelier."


Article source (gratuit, en anglais) 

 


Illustration : vues latérale (A) et dorsale (B) d’une ouvrière de Melissotarsus. Infographie A. Khalife et al.

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Utiliser la nature pour combattre les parasites

Utiliser la nature pour combattre les parasites | EntomoNews | Scoop.it
La nature contient tout ce qu’il faut pour renforcer la production agricole. C'est le constat de base sur lequel repose tout le travail de la fondation suisse Biovision. (SRF, swissinfo.ch)

Biovision opère dans cinq pays africains dans le but de faire connaître et développer l'agriculture durable et écologique.

Cette fondation a été créée en 1998 par l'entomologiste suisse Hans Rudolf Herren. Dans les années 1980, il avait réussi à empêcher une famine en éliminant la cochenille du manioc qui faisait des ravages dans les plantations africaines. Le scientifique a découvert une solution non-chimique impliquant l’introduction d'une guêpe qui constitue un ennemi naturel de la cochenille.


[Vidéo] http://media.swissinfo.ch/videos/2015/07/30/HansRudolfHerren_tpt_F-41576460-720k.mp4


[Image] La méthode Push-Pull («pousser-tirer») est l’une des technologies respectueuses de l’environnement développée par Biovision

via Biovision: Symposium 2015
http://www.biovision.ch/fr/nouvelles/symposium-2015/

                                   

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Inde : comment une guêpe a sauvé la papaye

Inde : comment une guêpe a sauvé la papaye | EntomoNews | Scoop.it

ForumPhyto. « "Inde : comment une guêpe a sauvé la papaye" (Courrier International). »


« Sous ce titre, Courrier International raconte une success story du biocontrôle en Inde : Acerophagus papayae, une microguêpe, en pondant ses œufs dans les cochenilles, est un moyen de lutte efficace. »


[...]


« Paracoccus marginatus, la cochenille du papayer, est un parasite majeur du papayer. Elle forme des amas cotonneux autour des feuilles et des fruits. Elle se nourrit de la sève de l’arbuste et déforme et racornit les organes végétaux. Feuilles et fruits tombent prématurément, ce qui provoque des dégâts considérables.
Cette cochenille « est en partie recouverte d’une sécrétion cireuse blanche qui lui permet de bien mieux résister aux pesticides que les autres cochenilles courantes en Inde ».
La lutte biologique est d’autant plus indiquée dans de tels cas. »


[...]


« Les trois vidéos inclues dans l’article [...] :
Explication concrète (in English) de l’élevage de la microguêpe et de son utilisation au Ghana
Interview d’une technicienne à la Réunion  expliquant les avantages et difficultés de la lutte biologique
Vidéo au microscope d’une micro-guêpe pondant ses œufs dans des cochenilles »


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Il a sauvé des millions de vies avec un insecte

Il a sauvé des millions de vies avec un insecte | EntomoNews | Scoop.it

Par Luigi Jorio, swissinfo.ch. « Hans Rudolf Herren est le premier suisse à décrocher le Right Livelihood Award, une sorte de Prix Nobel alternatif. Rencontre à Zurich avec un entomologiste idéaliste, dont le programme de lutte biologique a permis ni plus ni moins d’éviter une famine en Afrique. »


[...]


« Au Nigeria, à l’Institut international d’agriculture tropicale, il prend conscience de la menace qui plane sur l’Afrique. La cochenille du manioc, un parasite introduit accidentellement, fait des ravages dans les cultures de ce tubercule qui constitue la ressource alimentaire de base pour les populations indigènes. [...] »
 
« Les insecticides utilisés par les autorités locales se révèlent inefficaces et la sélection des variétés requiert trop de temps. Il ne reste alors qu’une option : revenir aux origines du parasite pour identifier son ennemi naturel. "Nous savions que la cochenille du manioc vivait en Amérique latine. Mais où exactement ?" Avec un fonds de 250 000 dollars, Hans Rudolf Herren part à l’exploration du continent sud-américain. Du Nord au Sud, il enquête dans les zones de diffusion originelles du manioc. »
 
« C’est finalement au Paraguay, aux confins du Brésil et de l’Argentine, qu’il découvre la solution pour l’Afrique : elle se présente sous la forme d’une simple guêpe, qui pond ses œufs dans les larves de cochenille et les tue. [...] »


[...]


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Manger des insectes pour réconcilier l'homme et la nature

Manger des insectes pour réconcilier l'homme et la nature | EntomoNews | Scoop.it
Les insectes constituent une alternative durable aux protéines animales, mais leur consommation reste balbutiante. Voici quelques pistes pour la favoriser.

 

Par Gaëlle Pantin-Sohier, 07.10.2020

 

"Coléoptères, chenilles, sauterelles… ça se mange, et c’est écologique ! Cette pratique, l’entomophagie, est pourtant encore balbutiante dans l’Hexagone, même si les enjeux environnementaux et nutritionnels modifient les comportements alimentaires des Français. Ceux-ci prennent conscience de l’impact majeur de la production et de la consommation alimentaire sur l’environnement et la santé. Une prise de conscience renforcée par la crise de la Covid-19 et le confinement.

 

La recherche d’alternatives et l’adoption de nouveaux régimes alimentaires (flexitarisme, véganisme, végétarisme) mettent en évidence l’intérêt que pourrait revêtir l’entomophagie.

 

En effet selon la FAO (Food and Agriculture Organisation), les insectes sont considérés comme une alternative durable aux protéines animales face à la raréfaction des ressources naturelles et à l’augmentation de la population mondiale.

 

La question de la réhabilitation de la consommation d’insectes dans les pays occidentaux est donc sur la table en raison des enjeux nutritionnels, économiques et écologiques qu’elle implique. Car les atouts de ce mets surprenant sont nombreux.

 

Leur taux de conversion alimentaire (quantité de nourriture requise pour produire une augmentation de poids de 1 kg d’insectes) est par exemple quatre fois plus élevé que celui des bovins. Ainsi, en moyenne, 2 kg d’aliments sont nécessaires pour produire 1 kg d’insectes, tandis que les bovins exigent 8 kg d’aliments pour produire 1 kg d’augmentation de la masse corporelle animale.

 

Autre avantage, leur faible production de gaz à effet de serre, qui est 10 à 100 fois plus faible que celle des porcs. De plus, ils consomment beaucoup moins d’eau qu’un élevage de bétail conventionnel, fournissent des protéines de haute qualité et présentent un faible risque de transmission de maladie zoonotique (grippe aviaire ou coronavirus).

 

Mais face à ces atouts majeurs se dresse un problème de taille : celui de l’acceptation des insectes en tant qu’aliment dans les pays occidentaux.

L’entomophagie, pratique émergente en Europe

Si quelques pratiques émergent en France et en Europe, la consommation reste marginale et expérientielle. Pour la majorité des consommateurs, les insectes sont considérés comme culturellement non comestibles, porteurs de dégoûts, de peurs, et associés à des comportements primitifs.

 

Pourtant, il existe, toujours selon la FAO, 1900 espèces d’insectes comestibles dans le monde (dont 250 en Afrique, plus de 500 au Mexique, 170 en Chine ou encore 428 dans le bassin amazonien).

Les plus couramment consommés sont les coléoptères (coccinelles, scarabées, hannetons, 31 %), les lépidoptères (chenilles, 18 %), les hyménoptères (abeilles, guêpes et fourmis, 14 %), orthoptères (sauterelles, criquets et grillons, 13 %) et hémiptères (cigales, cicadelles, cochenilles et punaises, 10 %).

Les consommateurs occidentaux ingèrent, sans le savoir, près de 500 grammes d’insectes par an via les colorants alimentaires, principalement la cochenille, à l’origine du carmin, un colorant rouge foncé.

 

Mais l’acceptation de cette alternative alimentaire implique une évolution des comportements et passe par une meilleure connaissance des déterminants sociaux, culturels, psychologiques et sensoriels des préférences et pratiques alimentaires.

 

Notre étude, publiée en 2019, explique pour quelles raisons les consommateurs ont des difficultés à adopter cette innovation alimentaire et quels mécanismes cognitifs (catégorisation, familiarisation) peuvent produire des effets positifs en matière d’acceptation."

(...)

  

 

[Image] Photographies des produits testés (Crédit : Pixmachine).

 

Autre lien de l'article :

 

- Pourquoi notre santé et celle de la planète se jouent dans nos assiettes. Par Michel Duru et Patrick Caron, 11.06.2020
https://theconversation.com/pourquoi-notre-sante-et-celle-de-la-planete-se-jouent-dans-nos-assiettes-140500

 

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Un cinquième des forêts méditerranéennes de France menacées

Un cinquième des forêts méditerranéennes de France menacées | EntomoNews | Scoop.it
Dans le cadre de la "Liste rouge des écosystèmes en France", le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a évalué les menaces pesant sur 19 écosystèmes forestiers méditerranéens. Les résultats montrent que 21% d'entre eux sont menacés et 37% quasi-menacés.

 

Menace sur les forêts de Méditerranée. Par Delphine Tanguy, 26.12.2018

 

"Les pinèdes à pin de Salzmann, seulement présentes en Espagne et dans le sud de la France, sont les forêts méditerranéennes les plus menacées. Les pinèdes à pin maritime sont jugées "vulnérables" en raison de l'épidémie causée par la cochenille, un insecte "responsable de l'une des plus importantes crises sanitaires de l'histoire des forêts françaises"."

(...)

 

 

 

[Image] La cochenille du pin maritime Matsucoccus feytaudi

via "Prévention et lutte contre la cochenille du tronc du pin maritime" - Synthèse des travaux de la recherche et des observations du Département de la santé des forêts | Alim'agri
http://agriculture.gouv.fr/prevention-et-lutte-contre-la-cochenille-du-tronc-du-pin-maritime-synthese-des-travaux-de-la

 

___________________________________________________________________

SUR LE MÊME SUJET :

→ Un cinquième des forêts méditerranéennes de France menacées - Sciences et Avenir, 20.12.2018 https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/un-cinquieme-des-forets-mediterraneennes-de-france-menacees_130396?xtor=RSS-15

 

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Demain, tous mangeurs d’insectes ?

Demain, tous mangeurs d’insectes ? | EntomoNews | Scoop.it

"... La consommation d’insectes est traditionnelle dans de nombreux pays dans le monde. La Bible rapporte ainsi la consommation d’orthoptères, insectes aux pattes arrière adaptées au saut. Des chenilles de papillons frites sont consommées en Afrique, des punaises sont consommées de la Chine au Mexique, etc…

Néanmoins, au-delà du rouge de cochenille des fraises « Tagada », la consommation d’insectes dans les pays occidentaux reste aujourd’hui un épiphénomène. Des études récentes montrent une acceptabilité limitée dans les pays européens. La formulation d’aliments intégrant des poudres d’insectes semble plus acceptable que la consommation d’insectes entiers.

Si l’entomophagie reste une pratique classique à travers le monde, sa déclinaison dans les pays occidentaux reste pour l’instant marginale. Des levées de verrous réglementaires et de la pédagogie permettront peut-être de développer ces consommations au sein d’une offre alimentaire encore plus large."

 

Par Jean-Michel Chardigny. The Conversation France, 19.08.2016

 

[Image] La fraise Tagada d’Haribo doit sa célèbre couleur rouge-rosé à un colorant alimentaire extrait de la cochenille. Crédit : hellolapomme/Flickr

 

[L'étude] Consumer acceptance of insect-based foods in the Netherlands: Academic and commercial implications - Appetite

                                      

Bernadette Cassel's insight:

Un phénomène encore marginal


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Agriculture : L'ananas Victoria sous haute surveillance

Agriculture : L'ananas Victoria sous haute surveillance | EntomoNews | Scoop.it


"La chambre d'agriculture de La Réunion a tenu à montrer, ce mardi 22 septembre 2015, les ravages que la maladie du Wilt et les cochenilles provoquent actuellement sur certaines exploitations d'ananas. Les agriculteurs concernés font état d'une perte de 40 à 50 % de leur production, voire 80 % sur certaines parcelles."


IPR, ImazPress Réunion, 23.09.2015


« [...] La cause de tous ces ananas qui n'arrivent pas à maturité est toute désignée : la maladie du Wilt. Véhiculée par les fourmis et les cochenilles, cette dernière semble avoir profité des conditions de sécheresse et de froid pour se montrer plus virulente. "C'est une maladie complexe, multifactorielle", affirme Yannick Soupapoullé, responsable du pôle végétal à la chambre d'agriculture. Impossible de réellement savoir les conditions de son expression. D'autant que certains plants sont "porteurs sains" et peuvent transmettre la maladie sans être directement affectés. [...] »      

  

« Les fourmis représentent un problème pour l'ensemble de l'agriculture réunionnaise sauf qu'aujourd'hui, aucun produit de type fourmicide n'est homologué pour les professionnels. De toute manière, "dans le cadre d'une agriculture raisonnée, nous évitons d'utiliser des pesticides", précise Eric Soundrom, responsable des affaires agricoles à la chambre d'agriculture. Pour ne rien arranger, aucun insecte auxiliaire (qui s'attaque uniquement au nuisible, ndlr) n'existe pour s'attaquer aux fourmis. Pour la cochenille, des coccinelles avaient été introduites en masse, il y a un peu plus de deux ans, pour voler au secours des manguiers. Difficile de savoir si la même méthode peut être utile aux ananas. Encore une fois, des tests sont à mener… [...] »

                      

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Y a-t-il une grave menace sur la banane ? [en anglais]

Y a-t-il une grave menace sur la banane ? [en anglais] | EntomoNews | Scoop.it

The Independent. « Scientists ‘incredibly concerned’ for fate of banana as plagues and fungus infections spread across world’s supplies »

 

« The world’s supply of bananas is under threat from plagues of bugs and fungal infections which could be disastrous if they continue to spread, researchers say. »

 

« The government in Costa Rica, one of the biggest suppliers of the fruit, has already declared a “national emergency” over the state of its crop. »

 

« The country’s half-a-billion-dollar banana export industry has been hit by two separate plagues of mealybugs and scale insects, with up to 20 per cent of its produce written off. »

 

« Magda Gonzalez, the director of the agriculture ministry’s State Phytosanitary Services (SFE), told The Tico Times last week that climate change had boosted insect populations in recent years, making plagues increasingly likely across the world. »

 

[...]

 

[mealybug, cochenille]

Bernadette Cassel's insight:


via Pierre Barthélémy "La sélection scientifique de la semaine (numéro 101)"


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Des insectes améliorent notre compréhension des relations entre animaux et bactéries

Des insectes améliorent notre compréhension des relations entre animaux et bactéries | EntomoNews | Scoop.it

 

Une étude révèle une trajectoire évolutive distincte encore jamais vue chez les bactéries qui ont pour hôte les animaux

Des scientifiques ont réalisé des avancées dans l'élucidation d'une relation complexe et singulière entre les animaux et les bactéries, nous permettant éventuellement de mieux comprendre l'association complexe entre les humains et les microorganismes dont dépend notre santé.

Les cochenilles, des insectes écailleux qui se nourrissent de jus de plantes, forment un rare tandem avec les bactéries qui aident les insectes à transformer la sève en nutriments fonctionnels. Tout comme des poupées gigognes, les insectes hébergent deux types de bactéries : l'une des bactéries appelée Moranella endobia vit dans une autre bactérie appelée Tremblaya princeps. Ce système à trois niveaux n'a jamais été observé chez d'autres animaux, et les scientifiques de l'ICRA, dont John McCutcheon (Université du Montana), désirent en comprendre les rouages internes. "Des travaux antérieurs réalisés avec mes collaborateurs ont révélé que Tremblaya a un très petit génome - le plus petit génome cellulaire observé à ce jour - dont plusieurs gènes essentiels sont manquants, explique McCutcheon. Avec un génome si petit et dégénéré, comment cette bactérie survit-elle? Voilà la question au coeur de notre nouvelle étude. Nous voulions mieux comprendre le rôle de Moranella et de la cochenille dans le fonctionnement de Tremblaya." On a publié les résultats de l'équipe dans la revue Cell le 20 juin 2013, avec une mention spéciale en page couverture.


Horizontal Gene Transfer from Diverse Bacteria to an Insect Genome Enables a Tripartite Nested Mealybug Symbiosis


Bernadette Cassel's insight:

 

SUR INSECT ARCHIVE :

→ A bug in a bug in a bug on the cover of Cell http://sco.lt/6Tcxyj

 

 

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