Les plantes utilisent des molécules volatiles pour communiquer entre elles ou avec les insectes. Modifier le « paysage odorant » c’est aussi attaquer la biodiversité.
Par Michel Renou, 09.04.2019
L’activité humaine crée des interférences
L’activité humaine fait courir des risques encore mal évalués à ces réseaux complexes de communication. Les industries de transformation des produits de l’agriculture, les activités agricoles, l’élevage produisent des quantités importantes de composés organiques volatils qui se mélangent aux sources naturelles. L’impact sensoriel de ces émissions nous est connu depuis longtemps lorsqu’elles sont à l’origine de nuisances olfactives comme l’épandage de lisier ou le compostage de proximité. En revanche, l’étude des répercussions sur le fonctionnement des écosystèmes ne fait que débuter.
Les composés organiques volatils sont naturellement dégradés dans l’atmosphère par le rayonnement UV. Mais l’augmentation des concentrations d’ozone ou d’autres groupes réactifs comme le mono-oxyde d’azote provoquées par les activités industrielles ou les transports diminue sensiblement leur durée de vie dans l’atmosphère.Cette dégradation plus rapide réduit dans le même temps les distances à laquelle les insectes butineurs peuvent détecter les arômes floraux. Mais elle en modifie aussi la composition car tous leurs constituants n’étant pas dégradés à la même vitesse leurs proportions ne sont plus les mêmes et le mélange odorant change de nature comme le montrent les tests sur l’abeille.
Des effets directs de polluants sur l’olfaction des insectes sont également probables car la communication olfactive apparaît particulièrement sensible aux interactions entre molécules volatiles présentes dans l’arrière-plan odorant."
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- Olfactory signal coding in an odor background - BioSystems, 24.06.2015 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0303264715000842
[Image] Graphical abstract
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Les autres liens :
• Ozone Differentially Affects Perception of Plant Volatiles in Western Honey Bees | Journal of Chemical Ecology, 25.06.2016
https://link.springer.com/article/10.1007/s10886-016-0717-8
• Diesel exhaust rapidly degrades floral odours used by honeybees | Scientific Reports, 03.10.2013 https://www.nature.com/articles/srep02779