Les scientifiques s'inquiètent de la longue stabilité dans le miel de ces pesticides controversés accusés de participer au déclin des abeilles.
Publié le 19.02.2019
"... Ces travaux publiés dans la revue Environmental Pollution complètent une étude parue dans Science en 2017. Par rapport à la première recherche, la présence de quatre autres molécules non testées à l'époque (dinotéfurane, nitenpyrame, sulfoxaflor et flupyradifurone) a été établie dans 28% des 36 échantillons analysés.
«Le dinotéfurane et le nitenpyrame ne sont pas des substances nouvelles», indique Gaétan Glauser, responsable du NPAC et auteur principal de l'étude. « Elles sont juste moins utilisées et donc moins souvent mesurées, mais pour avoir une vision globale, nous avons voulu les inclure. Le dinotéfurane n'est pas autorisé en Suisse, mais il est utilisé aux Etats-Unis et au Japon. Le nitenpyrame est peu utilisé en agriculture, plutôt en usage vétérinaire », poursuit le spécialiste.
Quant au sulfoxaflor et à la flupyradifurone, le débat fait actuellement rage concernant leur appartenance à la classe des néonicotinoïdes ou pas. « Les premières études scientifiques ont démontré que ces molécules ont les mêmes effets que les autres néonicotinoïdes et partagent un mode d'action similaire ciblant les récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine dans le système nerveux », explique Gaétan Glauser.
« Plutôt que d'attendre 10 ou 20 ans pour tester leurs effets de manière exhaustive, il semble plus raisonnable d'appliquer le principe de précaution et de considérer ces nouvelles molécules comme des néonicotinoïdes », conclut le chercheur."
(ats/nxp)
- Ultra-trace level determination of neonicotinoids in honey as a tool for assessing environmental contamination - Environmental Pollution, 05.02.2019 https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749118356690