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Déclin des populations d'insectes — Wikipédia

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"... Ce déclin peut s'expliquer par la destruction des habitats, notamment par l'agriculture intensive, l'utilisation de pesticides (en particulier d' insecticides), l'urbanisation et l'industrialisation, les espèces envahissantes et le réchauffement climatique3. Cependant, la manière dont sont affectés les insectes dépend de leur ordre, les recherches sont limitées chez de nombreux groupes, et les données sur les décennies précédentes sont souvent indisponibles, alors qu'elles auraient pu donner des indications, à titre comparatif."

 

Version du 11 septembre 2023 à 10:44

 

(...)

Déclin des populations de papillons au Royaume-Uni, en 2023

Une étude de la Butterfly Conservation sur la période 1976-2019 montre une diminution de 6 % de la population de papillons (parmi les plus vulnérables) allant jusqu'à -72 % en abondance et -92 % en distribution pour le Hipparchia semele. L'Azuré du serpolet a quant à lui été réintroduit avec succès après sont extinction en 1979. Les augmentations de population se trouvent principalement dans les zones protégées, lesquelles sont de plus en plus rares. En Écosse, les populations de papillons ont augmenté de 37 % en abondance et de 3 % en distribution sur la même période30.

Étude du ministère de l'agriculture autrichien, en 2023

22 experts ont participé à une étude sur les changements dans les populations d'insectes en Autriche au cours des 30 dernières années sur un échantillon d'insectes de 4 285 espèces, soit 11% des insectes locaux dont des sauterelles, mantes, cigales, punaises, bourdons et papillons.

 

Le nombre d'espèce et la population totale n'ont que peu varié en 30 ans même si la variabilité annuelle rendent difficile l'analyse des résultats. La diversité des espères à baissé dans les prairies tandis que les criquets d'altitude et les papillons des zones agricoles ont vu leur population augmenter. Les criquets (hors criquets d'altitude), mantes et cigales ont connu une baisse significative de leur biomasse dans le pays.

 

1/4 des espèces ont disparues. Les espèces disparues étant très spécialisées et/ou adaptées aux climats froids. Celles ci ont été remplacées par des espèces moins spécialisées et plus adaptées aux climats plus chauds.

 

Les raisons identifiées sont l'utilisation d'insecticides, la pollution lumineuse, la destruction des habitats et l'artificialisation des sols, l'intensification de l'utilisation des sols et le réchauffement climatique.

 

La population d'insectes se maintient là où les pratiques agricoles traditionnelles sont conservées. Le déclin est notable là où il y a une forte diminution des prairies extensives et des haies. Les prairies cultivées ont montré une hausse significative des espèces de sauterelles mais une forte baisse dans les prairies abandonnées ou fortement exploitées (soumises à 2 fauches par an). Cependant, il est possible de compenser les effets négatifs de la fauche sur les insectes par diverses mesures, telles que la création de "zones de retraite" sur les zones cultivées, fauchages plus tardifs, une distance suffisante entre deux zones de fauche.

Le réchauffement climatique observé (+1°C en 30 ans en Autriche) signifie que les conditions climatiques se sont améliorées pour une proportion importante d'espèces. C'est la raison du nombre stable ou croissant d'espèces trouvées surtout dans le groupe des sauterelles.

 

Les mesures préconisées sont donc la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, le maintient des paysages agricoles traditionnels, la création de couloir d'échappement pour que les espèces puissent migrer. L'apport d'engrais a fait disparaitre les insectes spécialisés dans les terrains pauvres en nutriment, il convient donc de limiter l'apport d'engrais dans ces zones. Les structures spéciales hébergeant des insectes spécialisés comme les haies, les arbres isolés, les berges naturelles doivent être préservées le plus possible même si leur gestion est difficile.

Du fait de la méthodologie de l'étude, l'impact des pesticides et de la pollution lumineuse sur les populations d'insectes n'a pû être évalué.

 

L'artificialisation des sols due à l'urbanisation croissante est très préjudiciable aux insectes mais il y a des moyens de rendre les zones résidentielles accueillantes pour les insectes31."

 

(...)

 

[Image] Différents ordres d'insectes associés à leurs tendances démographiques. Document de l'Union internationale pour la conservation de la nature, pour les ordres Collembola, Hymenoptera, Lepidoptera, Odonata et Orthoptera.

 

Rodolfo Dirzo, Hillary S. Young, Mauro Galetti, Gerardo Ceballos, Nick J. B. Isaac, Ben Collen — Figure 1A in "Defaunation in the Anthropocene" [(2014), ndé]. Science 345 (6195): 402. DOI:10.1126/science.1251817. (PDF)

 

3. (en) Francisco Sánchez-Bayo, « Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers », Biological Conservation,‎ 31 janvier 2019

 

30. (en-GB) Patrick Barkham, « UK butterflies vanish from nearly half of the places they once flew – study », The Guardian,‎ 3 février 2023 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 14 février 2023).

 

31. « Insektenstudie - BML DaFNE » [archive], sur dafne.at (consulté le 6 mars 2023)

 

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Déclin des populations d'insectes — Wikipédia

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L'existence d'un déclin des populations d'insectes, de manière significative, est confirmée par plusieurs études. Il peut s'agir de disparition d'espèces ou de réduction d'une population, qui ne sont pas uniformes. Dans certaines localités, la population globale d'insectes augmente, et certains types d'insectes semblent augmenter en abondance à travers le monde.

 

Version du 2 août 2023 à 11:53.

 

"Parmi les insectes plus touchés, on compte les abeilles, les papillons, les mites, les coléoptères, les libellules et les demoiselles. Il existe des preuves anecdotiques d'un plus grand nombre apparent au XXe siècle qu'au XXIe siècle, comme en témoigne, par exemple, l'effet pare-brise2.

 

Ce déclin peut s'expliquer par la destruction des habitats, notamment par l'agriculture intensive, l'utilisation de pesticides (en particulier d' insecticides), l'urbanisation et l'industrialisation, les espèces envahissantes et le réchauffement climatique3. Cependant, la manière dont sont affectés les insectes dépend de leur ordre, les recherches sont limitées chez de nombreux groupes, et les données sur les décennies précédentes sont souvent indisponibles, alors qu'elles auraient pu donner des indications, à titre comparatif.

 

En réaction aux déclins signalés sont lancées des mesures de conservation. Ainsi, en 2018, le gouvernement allemand lance un « Programme d'action pour la protection des insectes »4,5 et, en 2019, un groupe de vingt-sept entomologistes et écologistes britanniques écrit une lettre ouverte appelant l'établissement de recherche au Royaume-Uni « pour permettre une enquête intensive sur la menace réelle de perturbation écologique causée par le déclin des insectes sans délai6. »

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Decline in insect populations » (voir la liste des auteurs).

 

  1. (en) Hallman Caspar A., « More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect », PLOS One,‎ 18 octobre 2017
  2. (en) Gretchen Vogel, « Where have all the insects gone? », Science,‎ 10 mai 2017 (lire en ligne [archive])
  3. (en) Francisco Sánchez-Bayo, « Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers », Biological Conservation,‎ 31 janvier 2019
  4. (en) « The State of the World's Biodiversity for Food and Agriculture » [archive], 2019
  5. (de) « Aktionsprogramm Insektenschutz » [archive], 10 octobre 2018
  6. (en) Leather Simon, « Insect decline will cause serious ecological harm », the Guardian,‎ 28 mars 2019 (lire en ligne [archive])

 

[Image] Baisse annuelle de 5,2 % de la biomasse d'insectes volants trouvée dans les réserves naturelles en Allemagne, soit environ 75 % de perte en 26 ans1.

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Déclin des insectes : alerte aux réactions en chaîne

Déclin des insectes : alerte aux réactions en chaîne | EntomoNews | Scoop.it
Près de la moitié des insectes sont envoie d'extinction. Or, cette hécatombe va engendrer de folles réactions en cascade. Observations et simulations montrent que cela n'affectera pas seulement les animaux et végétaux qui dépendent directement d'eux, mais aussi des espèces plus éloignées.. Pis : celles-ci pourraient même parfois en être les premières victimes, révèle Coralie Hancok.

 

Publié le 23 Juin 2019
Modifié le 27 juin 2019
Par Coralie Hancok

Repères

La classe des insectes, apparue il y a plus de 400 millions d’années, regroupe plusieurs millions d’espèces aux structures morphologiques communes : exosquelette de chitine, 3 segments, 2 antennes, 6 pattes, 4 ailes…

Promenons-nous dans un pré. C’est l’été, des papillons volettent gracieusement en zigzag. Ils croisent des abeilles qui, butinant des fleurs épanouies, se gavent de nectar. Dans l’herbe, des sauterelles bondissent. Au sol, une cohorte de fourmis s’active pour rapporter à la fourmilière de quoi nourrir la colonie. Dans l’air stridule le chant des cigales. Lequel, le soir venu, cède la place à celui des grillons, tandis que les premiers réverbères s’allument, attirant des nuées d’insectes volants. Nuées, le terme est adéquat tant les insectes sont innombrables sur notre planète : avec 1 million d’espèces différentes décrites (et peut-être plus de 5 millions qui ne le sont pas encore), les insectes représentent 66 % de toutes les espèces animales connues, et pour chaque être humain, on compte entre 150 et 1 500 kg d’insectes.

 

Grâce à leurs capacités d’adaptation exceptionnelles et à leur rapidité de reproduction, ils ont conquis la quasi-totalité des écosystèmes de la planète : forêts tropicales, toundras, montagnes, plaines, prairies humides ou déserts. À l’exception des pôles et des océans, les insectes sont partout ! Les chiffres publiés en février dernier par Francisco Sánchez-Bayo et Kris Wyckhuys promettent donc de bouleverser les paysages du monde entier. Après avoir analysé les données de 73 études différentes, les deux chercheurs des universités de Sydney et Brisbane, en Australie, ont conclu que 41 % de toutes les espèces d’insectes sont aujourd’hui en danger d’extinction. Pire encore : leur taux d’extinction serait 8 fois supérieur à celui des vertébrés (voir infographie p. 85).

41 %

C’est le pourcentage d’espèces d’insectes en danger d’extinction en 2019. Leur taux d’extinction est 8 fois supérieur à celui des vertébrés.

 

Cette étude a fait moins de bruit que l’alerte lancée début mai par des experts mandatés par l’ONU, annonçant que 1 million d’espèces animales et végétales, toutes branches confondues, risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la Terre ou du fond des océans. Mais en se concentrant sur les seuls insectes, elle cible l’un des principaux points de fragilité de la biodiversité mondiale. La prévision lancée par Kris Wyckhuys en est d’autant plus lugubre :  » Si la tendance actuelle de 1 % d’espèces perdues par anse maintient, l’extinction de la totalité des insectes sera effective dans 100 ans… «  Ces chiffres  » catastrophiques  » font l’objet de débats dans la communauté scientifique. « Francisco Sánchez-Bayo et Kris Wyckhuys ont effectué une revue de la littérature scientifique en utilisant les mots-clés ‘déclin’ et ‘insectes’, ce qui introduit un biais. En effet, ils ont ainsi uniquement sélectionné les études montrant une diminution des insectes mais pas celles qui n’en montrent pas « , souligne Dirk Sanders, chercheur en écologie à l’université d’Exeter (Grande-Bretagne).

DE RARES SURVIVANTS OPPORTUNISTES

Autre critique : la méta-analyse des chercheurs australiens a compilé des données provenant essentiellement d’Europe, soit de pays de petite taille, très densément peuplés, aux paysages extrêmement anthropisés. Or, peut-on généraliser à l’ensemble de la planète ce que l’on observe de spécifique à l’Europe ?  » Il est vrai que la majorité des études que nous avons passées en revue concernent l’Europe et l’Amérique du Nord, tout simplement parce que ce sont les seules disponibles, répond Kris Wyckhuys.

 

Néanmoins, nous craignons que nos résultats soient extrapolables aux autres régions du monde : aujourd’hui, la perte d’habitats s’accélère dans la forêt amazonienne, à Bornéo, ainsi que dans le Sud-Est asiatique et en Afrique. Par ailleurs, en Asie, l’utilisation des pesticides est très importante. La disparition des habitats et la pollution étant les deux principales causes du déclin des insectes, il est malheureusement probable que leurs populations soient menacées à travers la planète. «  D’ailleurs, même si elles sont rares, certaines études montrent bien que le déclin est aussi à l’œuvre ailleurs qu’en Europe ou en Amérique du Nord. C’est par exemple le cas de celle publiée en 2018 par Bradford Lister (Institut polytechnique Rensselaer, États-Unis) et Andrés García (université de Mexico) menée dans une forêt tropicale de Porto Rico, qui montre qu’entre 1976 et 2013 lamasse d’insectes capturés dans leur piège a été divisée par 36 en juillet et même par presque 60 en janvier !

 

Au-delà de la précision des chiffres, tout le monde s’accorde donc pour dire que la crise des insectes est bien là. Agriculture intensive, pesticides, urbanisation, déforestation, réchauffement… Les causes de ce déclin sont multiples et sa vitesse variable selon les familles. Au point de faire disparaître toute l’entomofaune d’ici un siècle, comme l’annonce Kris Wyckhuys ? Jean-Pierre Lumaret, professeur émérite au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/université Montpellier-III), tempère :  » Les insectes étaient présents avant l’homme, et dans 100 ans il yen aura encore. Reste que le déclin des insectes est une réalité. Alors, quels insectes aurons-nous laissés dans 100 ans ? C’est là toute la question. «  Et de préciser :  » Les espèces ayant un cycle relativement long, comme certains papillons, sont plus fragiles, alors que celles qui ont un cycle très court, comme les moustiques, résisteront plus facilement. «  Franck Courchamp, chercheur au Laboratoire d’écologie systématique et évolution (CNRS/ université Paris-Sud), confirme :  » Les espèces les plus généralistes et les plus ubiquistes survivront. Mais cela est tout aussi inquiétant qu’une disparition totale des insectes car on perd en diversité et en complexité. L’entomofaune va devenir homogène, simplifiée, constituée d’un petit nombre plus restreint d’espèces adaptables et opportunistes.

 

«  Et cela ne sera pas sans conséquence sur l’ensemble des écosystèmes. Car les insectes forment un maillon essentiel de la plupart des réseaux écologiques terrestres. Et ces réseaux sont soumis à des effets domino et des réactions en cascades qui peuvent propager, voire amplifier les perturbations. Il suffit parfois d’une simple diminution des effectifs d’une espèce pour provoquer l’extinction pure et simple d’une autre. Comme l’illustre une étude publiée en 2013 par Torbjörn Säterberg et Bo Ebenman (université de Linköping, Suède) dans laquelle les chercheurs ont fait tourner des modèles mathématiques pour simuler le déclin d’une espèce au sein d’un réseau trophique. Résultat : dans plus de 80 % des cas, la première espèce à disparaître n’est pas celle dont le déclin est simulé, mais une autre qui, pourtant, allait bien jusqu’alors. Autrement dit, avant même qu’un insecte ait disparu, son déclin peut précipiter d’autres animaux dans la tombe.

Les écosystèmes sont des systèmes complexes : il est difficile de prédire comment une perturbation appliquée à une espèce ou un groupe d’espèces vase propager – TORBJÖRN SÄTERBERG Université de Linköping, Suède

Un impact sur d’innombrables espèces animales

Une disparition des insectivores bien documentée          

Le lien entre crise des insectes et crise des oiseaux est désormais bien établi. Des études de 2010 et 2015 ont montré que leurs populations déclinent dans les plaines agricoles, alors que celles des oiseaux se nourrissant de fruits et de graines restent stables. Tous les autres insectivores (grenouilles, chauves-souris, lézards…) sont aussi touchés par cette crise.

Mais des extinctions là où on ne les attend pas forcément

Si les mangeurs de grenouilles ou de lézards sont évidemment menacés, la complexité des dynamiques écologiques rend impossible de lister tous les animaux concernés. Les modèles montrent que ce sont parfois des espèces éloignées dans la chaîne alimentaire qui disparaissent en premier. 

DES RÉSEAUX ÉCOLOGIQUES ULTRACOMPLEXES

On pense, bien sûr, d’abord à ceux qui sont juste au-dessus des insectes dans les réseaux trophiques : les mangeurs d’insectes.  » En bonne logique, si les populations d’insectes diminuent, les premières espèces touchées seront d’abord celles qui sont insectivores « , pose Franck Courchamp. Cela a d’ailleurs déjà commencé.  » Dans tous les pays d’Europe, on observe un déclin des populations d’oiseaux, en particulier dans les grandes plaines explique Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS. En France, les espèces des milieux agricoles ont vu leurs populations diminuer de 33 % en 25 ans. Sur notre site d’étude dans les Deux-Sèvres, nous avons même perdu 80 % des perdrix grises et 90 % des perdrix rouges ! Et quand on a cherché les causes de ce déclin, on s’est rendu compte qu’il s’expliquait en partie par une diminution de l’abondance des insectes. «  Ce lien entre la crise des oiseaux et la crise des insectes est aujourd’hui bien établi.

 

En 2010, l’équipe de Silke Nebel (université de l’Ontario de l’Ouest, Canada) a montré que les populations d’oiseaux qui diminuaient le plus aux États-Unis et au Canada étaient celles qui étaient insectivores. Et à Porto Rico, Bradford Lister et Andrés García ont constaté chez 6 espèces différentes d’oiseaux que, plus leur régime alimentaire contient une proportion élevée d’insectes, plus leur déclin est important. Ainsi, alors que la population de colombes rouviolettes, qui se nourrissent exclusivement de graines et de fruits, est restée stable entre 1990 et 2015, celle du todier de Porto Rico, un petit oiseau friand d’insectes, a diminué de 90 %. Sachant que les oiseaux ne sont pas les seuls insectivores touchés par cette hécatombe : les lézards, les grenouilles, les chauves-souris, et même les poissons qui se nourrissent des larves d’insectes se développant dans l’eau, pourraient aussi voir leur population diminuer drastiquement au point, parfois, peut-être, de disparaître.

Des effets sur toute la diversité végétale terrestre

Un déclin des plantes à fleurs annoncé          

Les insectes jouent un rôle important dans la pollinisation, notamment des plantes à fleurs. Leur déclin, comme celui des abeilles, s’accompagnerait d’une diminution de ces espèces végétales.

Une compétition entre végétaux relancée

Le déclin ou la disparition des insectes qui se nourrissent des plantes (racines, tiges, feuilles, fleurs ou fruits) va changer les règles de la compétition entre végétaux. Avec un impact imprévisible sur les équilibres écologiques des forêts et des prés.

Une dégradation à prévoir de la qualité de la terre

Les coléoptères coprophages, mais aussi les xylophages ou les fourmis jouent un rôle fondamental en aérant, enrichissant la terre en éléments nutritifs. Leur déclin pourrait impacter négativement la croissance des plantes. 

Mais l’effet peut aussi être moins direct.  » Dans nos simulations, une proportion relativement élevée de premières extinctions ont lieu chez des espèces qui ne sont pas directement liées à celles dont nous avons artificiellement induit le déclin « , indique Torbjörn Säterberg. Autrement dit, la première espèce à disparaître n’était pas forcément le prédateur de l’espèce envoie de disparition.

 

Des résultats a priori contre-intuitifs, mais confirmés par l’étude expérimentale menée en laboratoire par l’équipe de Dirk Sanders et publiée en 2015 : dans un microcosme constitué de plantes et de 3 espèces de guêpes se nourrissant chacune spécifiquement de 3 espèces de pucerons, les chercheurs ont montré que le fait de réduire l’abondance de l’une des 3 espèces de guêpes (sans pour autant la faire disparaître) conduisait à la disparition des deux autres. Comment ?  » Lorsque l’une des guêpes devient moins abondante, les pucerons dont elle se nourrit deviennent plus nombreux. La compétition inter spécifique entre pucerons s’intensifie alors aux dépens des deux espèces devenues minoritaires. Résultat : les prédateurs de ces dernières ont moins de proies à leur disposition et leurs populations diminuent en conséquence « , explique Dirk Sanders.

 

Or, ces dynamiques écologiques sont tellement complexes qu’il est finalement difficile de prévoir quels animaux seront menacés par le déclin des insectes. D’autant que la disparition d’un insecte peut aussi créer de nouvelles niches qui vont encore amplifier les déséquilibres écologiques. Exemple édifiant en Australie où, à leur arrivée, les colons ont développé l’élevage des bovins et des ovins. Problème : les coléoptères coprophages australiens, habitués aux excréments des marsupiaux, ne se sont jamais intéressés à ceux des bovins. Le pays s’est alors rapidement couvert de bouses qui mettaient des années à se dégrader (au point que l’Australie a perdu, à l’époque, 10 % de sa surface en pâturages, soit 1 million d’hectares !) et dans lesquelles les mouches se sont mises à pulluler, affectant finalement encore plus la productivité du bétail… Et tout cela à cause de l’absence de bousiers !  » Les écosystèmes sont des systèmes complexes ; de ce fait, il est donc difficile de prédire comment une perturbation appliquée à une espèce ou à un groupe d’espèces vase propager à toute la communauté, conclut Torbjörn Säterberg. Ce qui est sûr, c’est que le déclin des insectes sera néfaste pour la biodiversité animale.

 

«  Et pour les végétaux ? La question là encore est complexe. Les insectes étant majoritairement herbivores, on pourrait imaginer que leur déclin sera bénéfique aux végétaux… et aux agriculteurs qui les cultivent. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime en effet que les ravageurs des cultures sont responsables de la perte d’un cinquième de l’ensemble des récoltes. Sauf que les insectes ont aussi des effets bénéfiques. D’abord, certains sont carnivores et se nourrissent justement des insectes ravageurs des cultures : si les premiers diminuent, les seconds pourraient pulluler et ravager davantage les cultures. Par ailleurs, certains insectes favorisent la croissance des plantes.  » En recyclant les déjections animales, les bousiers permettent le retour au sol d’éléments nutritifs comme l’azote. En décomposant les feuilles et les branches mortes, les insectes xylophages l’enrichissent également. Quant aux fourmis et aux termites, elles déplacent des quantités gigantesques de terre, ce qui contribue à son aération « , liste Franck Courchamp.

UN DOMINO MONDIAL

Surtout, les insectes jouent un rôle important dans la pollinisation des végétaux.  » Si la quantité d’insectes pollinisateurs diminue, on peut s’attendre à voir décliner certaines plantes à fleurs « , pointe Benoît Fontaine, biologiste de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. C’est ce que montrait précisément une étude menée en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas en 2006 par l’équipe de Jacobus Biesmeijer, du Centre de biodiversité naturelle de Leiden (Pays-Bas) : le déclin de la diversité des espèces d’abeilles sauvages s’accompagnait d’une diminution des espèces végétales pollinisées par celles-ci (comme les plantes à fleurs), alors qu’au contraire celles pollinisées par le vent (comme les conifères ou les graminées) étaient en augmentation. De quoi rebattre les cartes de la diversité végétale des campagnes et des forêts. Et de quoi aussi préoccuper les agriculteurs (lire ci-contre). En tout cas, les faits sont là : une série de réactions enchaîne est entrain de s’enclencher dans le monde entier. Et tous les prés en seront bouleversés.

Quel impact sur l’agriculture ?

Il est moins important que ce que l’on pourrait craindre. Si 40 % environ de la production agricole végétale mondiale dépend des insectes pollinisateurs, cette dépendance est rarement totale. En 2009, Marcelo Aizen (université nationale de Comahue, Argentine) a calculé que même une absence totale de pollinisateurs ne réduirait la diversité des fruits et légumes que de 8 % et la production agricole mondiale de seulement 3 à 5 %. D’ailleurs, souligne-t-il,  » alors que le déclin des insectes pollinisateurs a débuté il y a plusieurs décennies, on n’observe pas de diminution de la production agricole mondiale, au contraire « . Mais de noter cependant que  » laper te de rendement liée à la baisse du nombre d’insectes pollinisateurs pourrait être plus importante dans les pays en développement, où les cultures dépendant des pollinisateurs occupent plus de surfaces « .

 

En savoir +

A consulter, les publications scientifiques :

la méta-analyse des chercheurs australiens : Biological Conservation, 2019

dans la forêt de Porto Rico : PNAS, 2018

l’étude des suédois qui ont fait tourner des modèles mathématiques d’extinction : Nature, 2013

celle sur les oiseaux insectivores aux Etats-Unis : Ecologie et conservation des oiseaux, 2010

sur le déclin des guêpes carnivores : Cell, 2015

sur le déclin concomitant des plantes à fleurs et de leurs insectes pollinisateurs : Science, 2006

et sur l’impact de la disparition des insectes pollinisateurs sur l’agriculture : Ann. Bot., 2009

 

[Image] Toutes les familles d'insectes sont touchées

Bernadette Cassel's curator insight, March 28, 2023 2:06 PM

 

Sur ce thème

 

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Les populations d’insectes s’effondrent en Europe

Les populations d’insectes s’effondrent en Europe | EntomoNews | Scoop.it
ANALYSE. De nombreuses études récentes suggèrent des chutes d’abondance de 70 % à 80 % au cours des dernières décennies dans les régions dominées par les activités humaines et l’agriculture intensive.

 

Stéphane Foucart

Publié aujourd’hui à 11h03, mis à jour à 14h06

 

Dans une indifférence générale, les études se succèdent et indiquent un effondrement vertigineux des populations d’insectes, en Europe et ailleurs. Les estimations de ces déclins, dans les régions de basse altitude dominées par les activités humaines, sont souvent à peine croyables, mais toutes convergent, quel que soit le pays. Prises dans leur ensemble, elles suggèrent des chutes d’abondance de ces organismes, vitaux pour les écosystèmes et l’agriculture, d’au moins 70 % à 80 % au cours des dernières décennies.

 

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NDÉ

Rappel de quelques études

 

En 2022, la plus récente

 

 

En 2021, au niveau international

 

 

En 2020, une controverse

 

 

 

En 2019, au Danemark

 

 

 

En 2017, la plus célèbre

 

 

et venant corroborer ces chiffres, deux ans plus tard (2019) :

 

 

(études citées par Stéphane Foucart dans son article)

Bernadette Cassel's insight:

 

À (re)lire

 

  • Déclin des populations d'insectes : « Publier à tort des études rassurantes peut démobiliser » - De www.liberation.fr - 21 décembre 2020, 14:59

 

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Au Royaume-Uni, le nombre d’insectes volants s’est effondré de 64 % depuis 2004, et c’est alarmant

Au Royaume-Uni, le nombre d’insectes volants s’est effondré de 64 % depuis 2004, et c’est alarmant | EntomoNews | Scoop.it
Une vaste étude annuelle a révélé ce jeudi 15 décembre que le nombre d’insectes qui se sont écrasés sur les plaques d’immatriculation des véhicules britanniques a chuté de 5 % entre 2021 et 2022. La contraction à long terme atteint 64 % en moins de vingt ans. Les chercheurs réclament des mesures « décisives » lors de la COP 15 de Montréal.

 

Par Le HuffPost, 15.12.2022


"La méthodologie du rapport Bugs Matter, produit par Kent Wildlife Trust et Buglife, est pour le moins surprenante. Chaque été, des « citoyens scientifiques » enregistrent sur une application le nombre d’éclaboussures d’insectes sur leurs plaques d’immatriculation après un trajet, rapporte le média britannique The Guardian."

(...)

 

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NDÉ

Le rapport

 

 

[Image] Further insect number declines in 2022 – a long-term trend or the result of record summer temperatures? | Kent Wildlife Trust, 15.12.2022 https://www.kentwildlifetrust.org.uk/news/further-insect-number-declines-2022-long-term-trend-or-result-record-summer-temperatures

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Sur le même sujet

 

  • Au Royaume-Uni, des milliers d’automobilistes bénévoles confirment l’effondrement des populations d’insectes - De www.lemonde.fr - 10 mai 2022, 00:23

 

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L’effondrement des populations d’insectes est-il arrivé au Québec ?

L’effondrement des populations d’insectes est-il arrivé au Québec ? | EntomoNews | Scoop.it
« On voyait déjà une tendance en 2009, mais, quand on y est retourné en 2019, là j’ai été étonné. Je me disais : bon sang, mais où sont les insectes ? Parce que la baisse qu’on voyait, c’était de l’ordre de 60 %. C’est beaucoup. »

 

Science | Actualités | Le Soleil - Québec
Jean-François Cliche
21 mai 2022 9h00 Mis à jour à 10h21
 
 

"Chercheur en entomologie au Service canadien des forêts, Christian Hébert entendait parler depuis quelques années d’un «effondrement des populations d’insectes» à l’échelle mondiale, que certaines études avaient documenté notamment en Allemagne et à Porto Rico. Différents travers méthodologiques dans ces travaux le faisaient hésiter à conclure à un déclin mondial, mais il estimait qu’il valait la peine de travailler à y voir plus clair. Et ce qu’il a vu dans ses propres données recueillies au parc des Grands-Jardins l’en convainc encore davantage — même s’il se garde encore une «petite gêne» avant de conclure à la catastrophe, on y revient.

 

Entre 2001 et 2004, de nouveau en 2009, puis en 2019, M. Hébert et son équipe ont posé des pièges dans 20 endroits de ce parc de Charlevoix : 15 brûlis récents (incendie en 1999) et cinq «forêts-témoin» qui étaient demeurées intactes. «Nous utilisons deux types de pièges dans ce suivi, explique-t-il. Le premier est un piège à impact qui capture les espèces volantes de coléoptères (insectes à carapace dure), souvent ceux qui vivent dans les arbres morts. L’autre type de piège est appelé “piège-fosse” et capture les espèces qui marchent au sol surtout. En plus des coléoptères, on y capture des fourmis, des araignées et beaucoup de microarthropodes du sol.»

 

Sans surprise, les brûlis ont connu une augmentation des populations d’insectes — c’est souvent ce qui se passe après un feu —, mais dans les forêts-témoins, le nombre d’insectes capturés a semblé décroître un peu en 2009, puis s’est écroulé en 2019 : les pièges à impacts ont capturé 60 % moins de coléoptères volants, alors que les pièges-fosses en ont pris environ 50 % de moins (et la baisse fut concentrée sur les 10 dernières années dans leur cas).

 

Pour l’instant, ces données n’ont pas encore été publiées dans la littérature scientifique, et doivent donc être considérées avec prudence. Cependant, note M. Hébert, elles ont une force qu’assez peu d’autres études du même genre possèdent, soit d’avoir échantillonné plusieurs fois exactement aux mêmes endroits et de la même manière — alors que dans d’autres travaux, les pièges ont souvent été tendus à des endroits différents et la tendance a été dégagée grâce à un modèle mathématique, ce qui n’est pas idéal.

 

Cela dit, cette chute n’implique pas forcément que la même tendance prévaut dans tout le Québec, ni même qu’on a affaire à une tendance vraiment anormale dans le parc des Grands-Jardins même, avertit M. Hébert. «Disons que j’aimerais mieux valider tout ça avec d’autres jeux de données [avant de tirer de telles conclusions], dit-il. On est loin de toute agriculture [ce qui élimine l’explication des pesticides, du moins dans ce cas-ci], mais il y avait des coupes forestières dans les parages, il y a eu des éclosions d’insectes, et tout ça peut avoir eu une influence», tempère-t-il. Pour ces raisons, il faudrait idéalement aller échantillonner ailleurs pour voir si le déclin est généralisé.

 

Mais cela montre qu’on aurait intérêt à les produire, ces «autres jeux de données», car si on a bel et bien affaire à un large effondrement des populations d’insectes, cela aurait assurément des répercussions majeures sur tout le reste des écosystèmes concernés — et sans doute au-delà. Or il existe justement plusieurs endroits au Québec qui ont été échantillonnés dans le passé et où on pourrait retourner, dit M. Hébert.

 

«Ça a été fait dans le Parc de la Mauricie il y a une vingtaine d’années et on espère y retourner bientôt, indique-t-il. […] Il y a aussi eu un projet d’entomologie à Anticosti en 1993 dans neuf peuplements forestiers, et ce serait intéressant de reprendre les mêmes mesures avec les mêmes méthodes parce qu’il n’y a pas d’agriculture là-bas, donc pas d’intrants chimiques [souvent blâmés pour le déclin des insectes, NDLR]. Sur cette question-là, on a beaucoup de données qui viennent d’Europe, mais c’est un continent qui est très anthropisé.»

Des causes encore mystérieuses

Avoir des données dans des endroits plus naturels pourrait aider à comprendre les causes de cet effondrement des populations d’insectes — si, bien sûr, il se confirmait —, qui sont pour l’instant encore assez nébuleuses. Une étude publiée récemment dans Science a suggéré que l’azote pourrait être de moins en moins disponible dans les écosystèmes terrestres."

(...)

 

 

 

 

 

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Même une parcelle de fleurs sauvages de 2 x 2 m dans un jardin peut avoir un impact positif important sur les pollinisateurs

Même une parcelle de fleurs sauvages de 2 x 2 m dans un jardin peut avoir un impact positif important sur les pollinisateurs | EntomoNews | Scoop.it
Small garden? No problem! Researchers prove that ‘mini-meadows’ can make rich habitats for pollinators

By: Stephanie Allen
Last updated: Tuesday, 15 March 2022

University of Sussex


"For many people, a lack of space is often the main reason for not creating wildlife friendly habitats in their gardens. But researchers at the University of Sussex, with the help of citizen scientists across the UK, have shown that even a space of just 4m2 is enough to provide a rich habitat for pollinators and support biodiversity.

Researchers Janine Griffiths-Lee, Dr Beth Nicholls and Professor Dave Goulson worked with citizen scientists across the UK over a period of two years to investigate the effectiveness of sown wildflower ‘mini-meadows’ in gardens and allotments, using commercially available seed mixes. Insect-sampling was conducted during May and August with insect identification by trained specialists. The results showed that, in the year following seed-sowing, mini-meadows were supporting on average 111% more bumblebees compared to control plots where no wildflowers had been sown. These resource rich habitats also attracted 87% more solitary bees, and 85% more solitary wasps.

Janine Griffiths-Lee, a PhD researcher at the University of Sussex part-funded by the CB Dennis Trust, and one of the authors of the study published in the Journal of Insect Conservation, said: “This project shows that mini-meadows can really help pollinators, increasing both insect abundance and diversity in the garden.

 

 

via Dave Goulson sur Twitter : "Our latest research shows that even a 2 x 2 m patch of wildflowers in a garden can have a big positive impact for pollinators: https://t.co/IPXc8mTvEc" / Twitter
https://twitter.com/DaveGoulson/status/1503792560954818562

 

[Image] Sprawling blue and white wildflowers in a 4m squared plot.
Photo Credit: Anne Macarthur  

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« La réautorisation des néonicotinoïdes en France constituerait un recul démocratique majeur »

« La réautorisation des néonicotinoïdes en France constituerait un recul démocratique majeur » | EntomoNews | Scoop.it
TRIBUNE. L’Assemblée nationale doit examiner, le 5 octobre, un projet de loi permettant à la filière betteravière d’avoir de nouveau recours à ce pesticide toxique. Un collectif de plus de 150 personnalités politiques, parmi lesquelles la députée Delphine Batho (Génération Ecologie), le député (EDS) Aurélien Taché ou encore le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, dénonce, dans une tribune au « Monde », une « régression environnementale ».

 

Par "Collectif", 23.09.2020 (abonnés)

 

"Les néonicotinoïdes sont dévastateurs pour le vivant. Hautement toxiques et persistantes dans l’environnement, ces substances tuent à très faible dose les abeilles et les pollinisateurs sauvages, dont dépendent l’agriculture et notre alimentation. De très nombreuses études scientifiques démontrent la responsabilité de ces produits dans l’effondrement de plus de 80 % des populations d’insectes et d’un tiers des oiseaux des champs en France, en quelques années seulement. C’est toute la chaîne de la biodiversité qui est atteinte, des invertébrés aquatiques aux poissons, batraciens, vers de terre, mammifères jusqu’aux humains… Car oui, les risques pour la santé humaine commencent déjà à apparaître, avec des conséquences sur le développement du cerveau et des effets perturbateurs endocriniens avérés.

 

La France a été le premier pays au monde à interdire les néonicotinoïdes, par la loi de 2016 sur la biodiversité. Notre pays avait ainsi entraîné l’Europe qui, en 2018, a décidé de mettre fin aux autorisations des substances les plus utilisées.

Difficultés économiques

C’est cette loi pionnière, dont le président de la République lui-même se félicitait lors de son entrée en vigueur, que le gouvernement veut aujourd’hui défaire. Mettant en avant les difficultés rencontrées par la filière de la betterave à sucre, il réautorise l’usage de ces produits toxiques sur des centaines de milliers d’hectares. Là où il aurait été possible d’indemniser les producteurs et d’accompagner cette filière, qui rencontre des difficultés structurelles depuis la suppression des quotas européens, par un plan de transformation agroécologique, c’est le choix de la régression environnementale qui est fait sous la pression et au bénéfice des lobbys de l’agrochimie.

 

Des solutions alternatives existent pourtant, plus respectueuses des agricultrices et agriculteurs et de leur santé, du vivant, des terroirs et de l’environnement, basées sur la lutte intégrée et la préservation des écosystèmes. Il eût été plus judicieux de mobiliser la recherche publique pour vulgariser ces techniques.

Le projet de loi qui sera examiné le 5 octobre à l’Assemblée nationale constitue bien plus qu’un reniement. Il crée un précédent : désormais, il suffira d’une difficulté économique dans un secteur pour justifier une annulation des mesures prises précédemment.

Des années de combat mises à bas

Ce projet de loi est basé sur des arguments obscurantistes, niant les conclusio(...)"

 

_____________________________

 

Lire aussi :

 

Pesticides : les alternatives existent, mais les acteurs sont-ils prêts à se remettre en cause ?, 29.09.2020 https://theconversation.com/pesticides-les-alternatives-existent-mais-les-acteurs-sont-ils-prets-a-se-remettre-en-cause-146648

 

Michel Duru, Inrae; Jean-Pierre Sarthou, Inrae; Olivier Therond, Inrae et Xavier Reboud, Inrae, 29 septembre 2020 Mis à jour le 6 octobre 2020

 

Construite autour de leur utilisation, notre agriculture est dépendante des pesticides. Pour s’en affranchir, la conception de la santé des plantes doit se baser sur la résilience des écosystèmes.

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La « cathédrale du vivant » brûle aussi, pourquoi ne faisons-nous rien ?

La « cathédrale du vivant » brûle aussi, pourquoi ne faisons-nous rien ? | EntomoNews | Scoop.it
À quand une vraie mobilisation pour éteindre la perte dramatique de biodiversité ? Si Notre-Dame peut être reconstruite et renaître, les espèces éteintes le seront malheureusement à jamais.

 

Par Franck Courchamp, 18.04.2019

 

"... Je parle de ces 75 % d’insectes volants disparus des aires protégées d’Europe en moins de 30 ans ; et du tiers des oiseaux disparus en France dans le même temps.

 

Je parle de ces deux tiers des populations terrestres et de la moitié des populations marines disparus en moins de 40 ans. Je parle des centaines d’espèces rayées de la surface de la planète chaque année, depuis un siècle au moins. À jamais.

 

Notre patrimoine naturel en danger

La crise actuelle de la biodiversité, cette sixième « extinction de masse » des espèces vivantes dont on parle tant, ne semble pourtant pas toucher nos contemporains autant que le drame de Notre-Dame. Celle du changement climatique à peine plus.

Pourquoi ?

 

Pourquoi des milliardaires donnent-ils si rapidement des centaines de millions pour reconstruire un monument, et pas pour sauver les derniers rhinocéros noirs ? Pourquoi le Président lance-t-il immédiatement une souscription nationale, quand l’une des causes nationales de la France, pays doté d’une biodiversité parmi les plus riches au monde, devrait plutôt être de protéger les espèces sur ses sols ? Pourquoi la télévision nationale fait-elle immédiatement appel aux dons des Français, mais oublie si souvent d’informer sur les problèmes – et les solutions ! – qui concernent l’environnement ? Pourquoi les catholiques, sans doute profondément touchés, semblent-ils accorder plus d’importance à préserver la création de l’homme que celle de Dieu ?

Pourquoi les Français, si fiers de leur intellect, de leur culture et de leur amour des belles choses, ne font-ils pas leur priorité des causes environnementales ?

 

Notre-Dame constitue un patrimoine historique, spirituel et culturel vieux de 850 ans ; chaque espèce sur Terre représente un patrimoine vivant de 3 milliards et demi d’années d’évolution.

Notre-Dame peut être reconstruite et renaître ; les espèces éteintes le seront à jamais.

 

Nous dépendons de la biodiversité pour notre alimentation, pour nos matières premières, nos médicaments, notre climat, la fertilisation de nos champs et la pollinisation de nos cultures ; aussi pour notre plaisir, notre culture et notre spiritualité. Nous nous proclamons « l’espèce sage » (homo sapiens), l’espèce intelligente. Mais où est donc notre sagesse quand nous échouons à protéger notre plus grande richesse – et ce alors même que nous avons visiblement les moyens pour réagir vite et massivement ?"

(...) 

 

  • Liens ci-dessus :

 

→ Pour une nouvelle approche de l’idée de « nature », 25.11.2015
https://theconversation.com/pour-une-nouvelle-approche-de-lidee-de-nature-49821

  

→ L’odeur de la nature : une composante de la biodiversité, 09.04.2019 https://theconversation.com/lodeur-de-la-nature-une-composante-de-la-biodiversite-114492

 

→ Changement climatique et crise de la biodiversité : la dangereuse alliance, 24.10.2017 https://theconversation.com/changement-climatique-et-crise-de-la-biodiversite-la-dangereuse-alliance-83825

 

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Haro scientifique mondial sur les néonicotinoïdes

Haro scientifique mondial sur les néonicotinoïdes | EntomoNews | Scoop.it
Dans la revue « Science », plus de 200 spécialistes appellent à interdire sans délai ces insecticides impliqués dans l’effondrement de la biodiversité terrestre et aquatique.

 

Par Stéphane Foucart, 01.06.2018 (accès limité)

 

"Il faut restreindre considérablement, et d’urgence, l’usage des insecticides néonicotinoïdes – « néonics » pour les intimes.

 

C’est, en substance, le message d’un bref texte publié, vendredi 1er juin, par la revue Science et endossé par 233 scientifiques internationaux. Hasard du calendrier, l’appel coïncide avec la publication, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), d’un rapport très attendu sur les alternatives possibles des usages agricoles de ces substances. Selon l’Anses, des alternatives non chimiques existent dans près de 80 % des situations étudiées.

 

« Parce que [les néonicotinoïdes] sont des neurotoxiques, ils sont hautement toxiques pour les insectes, une classe d’organismes qui représentent la majorité des formes de vie terrestres décrites, et qui inclut de nombreuses espèces d’une importance vitale pour les humains, comme les pollinisateurs et les prédateurs des ravageurs des cultures, écrivent dans Science le biologiste Dave Goulson (université du Sussex, Royaume-Uni) et ses 232 cosignataires. Il a été démontré qu’ils sont hautement persistants dans l’environnement, si bien que des résidus significatifs sont communément retrouvés dans les sols, les fleurs sauvages, les cours d’eau et les lacs. Par exemple, une étude récente publiée par Science a montré la présence de néonicotinoïde dans 75 % d’échantillons de miel collectés partout sur Terre. »

 

Pour ces scientifiques, les faits disponibles « suggèrent fortement que ces produits nuisent aux insectes auxiliaires et contribuent à l’actuelle perte massive de biodiversité ». « Il y a nécessité immédiate d’accords nationaux et internationaux pour restreindre fortement leur usage, et d’empêcher l’homologation d’agrotoxiques similaires dans l’avenir », ajoutent-ils."

(...)

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À propos des grandes crises d’extinction

À propos des grandes crises d’extinction | EntomoNews | Scoop.it
Grâce à l’étude des fossiles, l’homme a connaissance d’une soixantaine de crises de la biodiversité. Parmi elles, cinq épisodes particulièrement marqués se distinguent.

 

Par Gilles Bœuf, 22.10.2017

 

"... dans un article publié en mai 2017, qui a fait couler beaucoup d’encre, nos collègues mexicains et américains rebondissent avec une longue étude très documentée sur l’accélération de la dégradation de la biodiversité. Ils parlent même d’« anéantissement biologique », de « défaunation » aux conséquences catastrophiques, en s’appuyant sur les données de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) relatives à 27 600 espèces de vertébrés terrestres : 32 % d’entre elles ont décliné en population et répartition.

Ils se sont tout particulièrement intéressés à 177 espèces de mammifères terrestres, démontrant que 30 % d’entre elles ont perdu 30 % au moins de leur territoire ; plus de 40 % ont perdu au moins 80 % de leur répartition géographique depuis 1900 ! Ils en concluent que la sixième crise d’extinction est en cours et que la réalité dépasse encore les prévisions les plus pessimistes.

 

Il faut également faire mention d’une toute récente étude, parue le 18 octobre 2017 dans la revue PLoS One, à propos du déclin des insectes volants ces trente dernières années en Europe."

(...)

 

[Image] PLOS ONE sur Twitter : "More than 75% decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas https://t.co/bLT0gP6Kwp https://t.co/indefk2pEe"
https://twitter.com/PLOSONE/status/920758386194444289/photo/1

 

 

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Pourquoi de moins en moins d’insectes s’écrasent sur les pare‑brise ?

Pourquoi de moins en moins d’insectes s’écrasent sur les pare‑brise ? | EntomoNews | Scoop.it
"... Deux nouvelles études, l’une britannique, l’autre canadienne, publiées fin juin et détaillées dans la revue Science, ont fini de lever les derniers doutes qui subsistaient sur les dégâts provoqués par les néonicotinoïdes. Elles montrent que les abeilles domestiques ont une survie réduite, une fertilité diminuée et une plus forte mortalité hivernale quand elles sont exposées en conditions réelles à deux néonicotinoïdes (le thiaméthoxame et la clothianidine). Chez les butineuses sauvages, les effets sont encore pires.

 

Pour Dave Goulson, « il est devenu intenable de continuer à affirmer que l’utilisation agricole des néonicotinoïdes n’endommage pas les abeilles sauvages et domestiques ». Et il ne s’agirait que d’une toute petite part du problème, vu la diminution vertigineuse des populations d’insectes observée par la Krefeld Entomological Society."

(...)

 

Edition du soir Ouest France - 01/09/2017

 

 
Bernadette Cassel's insight:
 
 
 
 

 

 

 

 

 

Bernadette Cassel's curator insight, September 12, 2017 5:21 AM

 

→ Il n’y a pas que les abeilles qui sont en danger | Agence Science-Presse - From www.sciencepresse.qc.ca - May 27, 12:37 AM

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2017, année décisive pour les insecticides « tueurs d’abeilles »

2017, année décisive pour les insecticides « tueurs d’abeilles » | EntomoNews | Scoop.it
La Commission européenne a repoussé sa décision sur leur interdiction à l’automne, le temps pour l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de réévaluer les risques.

 

Par Stéphane Foucart. Le Monde, 12.01.2017

 

"... En attendant l’automne et la publication, par l’EFSA, de la réévaluation complète de ces substances, Greenpeace a commandé à Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Royaume-Uni), une synthèse de la littérature scientifique accumulée sur le sujet depuis 2013.

 

Rendu public jeudi 12 janvier, le rapport souligne notamment que ces produits sont désormais fréquemment retrouvés dans les points d’eau, qu’ils persistent longtemps dans les sols et que des plantes sauvages, non traitées, « absorbent une quantité importante de néonicotinoïdes et que ces substances se retrouvent dans leur pollen, leur nectar et leur feuillage ». Cette voie d’exposition des abeilles et des pollinisateurs a été jusqu’à présent négligée."

(...)

 

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Les abeilles et d'autres insectes volants à plus grand risque d'extinction en raison de la crise climatique

Les abeilles et d'autres insectes volants à plus grand risque d'extinction en raison de la crise climatique | EntomoNews | Scoop.it
La plupart des insectes qui contribuent à polliniser les plantes appartiennent aux espèces volantes que les chercheurs jugent menacées, et leur extinction serait catastrophique pour l'approvisionnement alimentaire mondial.

 

Par Pieuvre.ca le 13 septembre 2023 Environnement
 

"En réaction à la hausse des températures, à l’échelle mondiale, plusieurs plantes et animaux se déplacent vers les hauteurs pour survivre sous un climat plus frais. Mais une nouvelle étude de l’Université du Colorado à Denver et du Georgia Institute of Technology révèle que pour les insectes volants, notamment les abeilles et les papillons de nuit, cette sortie de secours pourraient être accompagnée de problèmes insurmontables qui pourraient signifier leur disparition.

 

L’équipe de recherche a examiné plus de 800 espèces d’insectes de partout dans le monde et découvert que plusieurs insectes ailés se déplaçaient vers des altitudes plus élevées, mais de façon beaucoup plus lente que les autres insectes non ailés. Cela s’explique en raison du fait qu’en altitude, l’air est moins dense, et offre donc moins d’oxygène pour ces espèces volantes.

 

Puisque le déplacement dans les airs nécessite plus d’oxygène pour générer l’énergie nécessaire au mouvement, comparativement aux autres types de déplacements, comme la marche, ces espèces migrent plus lentement.

 

Les conclusions de l’équipe de recherche sont publiées dans Nature Climage Change.

 

« Lorsque nous pensons aux endroits où les espèces seront en mesure de vivre, en raison des changements climatiques, au cours des prochaines décennies, nous devons nous rappeler que les animaux sont sensibles à davantage de choses que la simple question d’avoir chaud ou froid », mentionne le principal auteur de l’étude, Michael Moore."

(...)

 

-------

NDÉ

L'étude

 

 

 

Traduction

 

Le changement climatique oblige les espèces à migrer vers des températures plus fraîches en altitude, mais de nombreux taxons se dispersent plus lentement que nécessaire. L'une des explications de ces taux de migration inadéquats, qui n'a pas encore été testée, est que les environnements de haute altitude posent des obstacles physiologiques à la dispersion, en particulier chez les espèces ayant des exigences métaboliques élevées. En faisant la synthèse de plus de 800 espèces, nous avons trouvé des preuves de l'existence de contraintes métaboliques : la migration vers le haut des pentes est plus lente chez les insectes qui dépendent de la stratégie locomotrice la plus coûteuse de la nature - le vol.

 

Fig. 1 : Taux relatifs de migration ascendante des espèces d'insectes dépendant du vol par rapport aux espèces utilisant des modes de locomotion moins coûteux d'un point de vue physiologique.

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Insectes : s’ils disparaissent, nous disparaissons

Insectes : s’ils disparaissent, nous disparaissons | EntomoNews | Scoop.it
Coccinelles et abeilles déclinent à un rythme vertigineux. Tandis qu’une nouvelle forme de pesticide est testée en Europe, le biologiste britannique Dave Goulson démontre que l’extinction des insectes menace directement l’espèce humaine.

 

par Dov Alfon

publié le 11 avril 2023 à 21h21
 

"Sans eux, il n’y aurait plus de chocolat. Il n’y aurait plus rien de bon en fait, comme ils constituent le maillon essentiel de notre chaîne alimentaire. Sans insectes, plus d’oiseaux, plus de fleurs, plus de lait de vache et plus de vaches tout court. Un scénario apocalyptique, mais qui devient tragiquement réel, à un rythme qui inquiète les chercheurs les plus prudents. C’est le cas du biologiste britannique Dave Goulson, l’un des 20 000 scientifiques qui avaient signé l’«avertissement à l’humanité» publié dans la revue Bioscience en 2017 sur les dangers des atteintes à la biodiversité. Il revient à la charge avec un livre-événement, Terre silencieuse, qui vient de paraître en français. Et cette fois, l’alerte est donnée : en trente ans, 75 % des insectes ont déjà disparu, entraînant avec eux une chute vertigineuse d’oiseaux. En Angleterre par exemple, entre 1967 et 2016, le nombre de gobemouches gris a chuté de 93 %. D’autres oiseaux très communs ont subi le même sort, comme la perdrix grise (-92 %), le rossignol (-93 %) ou le coucou (-77 %).

 

La majorité des enfants n’en connaissent que la version dessinée dans leurs livres. «Mais les humains souffrent déjà, eux aussi», explique Goulson dans un entretien avec Libération : «3 à 5 % de la production mondiale de fruits, légumes et noix sont perdus dans le monde à cause de la baisse du nombre de pollinisateurs, menant à une surmortalité de 427 000 personnes par an.» En Allemagne, une étude pointe un déclin extrêmement rapide, tandis que les merveilleux papillons monarques qui hivernent en Californie sont au bord de l’anéantissement, avec une chute de 97 % entre 1997 et 2018. Comme si la situation n’était pas assez alarmante, l’Europe est sur le point d’adopter une nouvelle forme de pesticide, dont notre enquête pointe les nombreux dangers potentiels. Le naturaliste français Hugues Mouret donne un contre-exemple modeste mais éblouissant avec son paradis pour insectes pollinisateurs qui compte déjà 190 espèces de papillons. C’est le genre d’initiatives qu’il nous faudrait multiplier à l’échelle mondiale avant qu’il ne soit trop tard."

 

[Image] En trente ans, 75 % des insectes ont déjà disparu, entraînant avec eux une chute vertigineuse d’oiseaux. (mikroman6/Getty Images)

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Biodiversité : « Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont été anticipés par les scientifiques »

Biodiversité : « Ni l’ampleur, ni la rapidité, ni le caractère systémique de l’écroulement des insectes n’ont été anticipés par les scientifiques » | EntomoNews | Scoop.it
CHRONIQUE. En Europe, l’abondance d’insectes pourrait avoir chuté de près de 80 % au cours des trois ou quatre dernières décennies, mais il est très probable que nos sociétés soient incapables d’infléchir la course au désastre, explique, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

 

Publié le 12.02.2023

 

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NDÉ

Ouvrage cité dans l'article :

 

 

Comment protéger la biodiversité en danger partout sur la planète ? Comment sauver notre avenir sur une planète aujourd’hui en souffrance et empêcher la sixième extinction qui pourrait nous être fatale ?


En 1962, la publication du livre de Rachel Carson, Printemps silencieux, produisit un choc international. En dénonçant l’effet des pesticides sur l’environnement, et tout particulièrement sur les oiseaux, Rachel Carson alertait sur la fragilité du vivant et la nécessité de protéger la planète pour protéger les êtres humains. Soixante ans plus tard, force est de constater que malgré l’effort des scientifiques pour éveiller les consciences, nos comportements continuent de détruire la biodiversité. C’est pourquoi Dave Goulson lance ce vibrant manifeste : un monde sans insecte serait un monde invivable pour les humains que nous sommes, nous ne pouvons tout simplement pas vivre sans eux. Le temps presse, mais les populations d’insectes peuvent se reconstituer, il n’est pas trop tard et les solutions sont à notre portée. Cri d’alerte et de mobilisation qui s’appuie sur la recherche scientifique de pointe et sur le travail d’une vie de chercheur, ce livre est un appel contre la sixième extinction avec des propositions concrètes sur ce que nous pourrions entreprendre dès à présent, individuellement et collectivement. Agissons à tous les niveaux : gouvernance publique, agriculture, industrie, et dans nos propres maisons et jardins. Apprenons à aimer et respecter ces peuples à six pattes sans lesquels il n’y a pas de vie possible sur cette planète.

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Extrait :

 

« Le livre qu’il faut donc lire, et faire lire ces jours-ci, est celui de Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex (Terre silencieuse. Empêcher l’extinction des insectes, éditions du Rouergue, trad. Ariane Bataille, 400 pages, 23,80 euros). Ce spécialiste mondialement réputé de la biologie et de l’écologie des insectes pollinisateurs y décrit à la fois l’ampleur de la catastrophe et la variété de ses causes, mais il offre aussi, en fin d’ouvrage, un catalogue des mesures ou des politiques publiques susceptibles de l’enrayer. Ce n’est pas encore une oraison funèbre, mais plutôt une déclaration d’amour du biologiste à ces animaux fascinants qu’il a passé sa vie à étudier, et une invite à la prise de conscience, pour sauver ce qui peut l’être. »

 

Stéphane Foucart

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L'effondrement des insectes : quelques visuels pour aider à donner un sens à beaucoup de chiffres

L'effondrement des insectes : quelques visuels pour aider à donner un sens à beaucoup de chiffres | EntomoNews | Scoop.it
The most diverse group of organisms on the planet are in trouble, with recent research suggesting insect populations are declining at an unprecedented rate.

 

The collapse of insects

By Julia Janicki, Gloria Dickie, Simon Scarr and Jitesh Chowdhury
Illustrations by Catherine Tai
PUBLISHED Dec. 6, 2022

 

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NDÉ

Pour traduire les passages, légendes ou annotations qui vous intéressent, il est possible d'utiliser par exemple :

 

 

 

AJOUT

Sur la même thématique

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

"Environ 80 % des plantes sauvages dépendent des insectes pour la pollinisation. « Si les insectes continuent de décliner, attendez-vous à des conséquences assez désastreuses pour les écosystèmes en général - et pour les gens. » Dave Goulson"

 

UN Biodiversity sur Twitter, 07.02.2023 https://twitter.com/UNBiodiversity/status/1622988557701849089

 

Bernadette Cassel's curator insight, February 11, 2023 12:11 PM

 

Le groupe d'organismes le plus diversifié de la planète est en difficulté. Des recherches récentes indiquent que les populations d'insectes déclinent à un rythme sans précédent.

 

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Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes

Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes | EntomoNews | Scoop.it
Depuis 1990, la population d’insectes aurait chuté de 75 % en Europe. Aussi captivante qu’alarmante, cette enquête internationale pointe le rôle des néonicotinoïdes, des insecticides neurotoxiques, dans le désastre écologique en cours. 

 

ARTE Mag, 07.06.2022

Contact presse : Rima Matta

 

"Il y a trente ans, les automobilistes devaient s’arrêter régulièrement pour nettoyer les impacts sur leur pare-brise. Depuis, 75 % des insectes auraient disparu en Europe, menaçant la survie de nombreux écosystèmes. "C’est la pire extinction de masse que la planète ait vécue", alerte l’entomologiste américain Jonathan Lundgren. Mais comment expliquer cet effondrement ?

 

Le principal coupable serait à chercher du côté des néonicotinoïdes. Développés dans les années 1980 et commercialisés au début des années 1990 au Japon, ces insecticides dits "systémiques", souvent utilisés en traitement préventif des semences, se propagent dans toute la plante pour la protéger des ravageurs. Plus efficaces que les pesticides pulvérisés, ils ont été massivement adoptés par les agriculteurs. Leur marché, détenu par une poignée de multinationales (Syngenta, Bayer-Monsanto, BASF), pèserait ainsi entre 3 milliards et 4 milliards de dollars à l’échelle planétaire.

 

Dans le même temps, les études scientifiques s’accumulent pour dénoncer les ravages de ces neurotoxiques. Pollinisateurs ou rouages essentiels de la chaîne alimentaire, les insectes s'éteignent à une vitesse record, affectant en cascade les populations d’oiseaux, de poissons et d'amphibiens. La santé humaine serait elle aussi menacée : perturbateurs endocriniens potentiels, les néonicotinoïdes, dont on retrouve des résidus dans les aliments d’origine végétale, sont soupçonnés de causer certains cancers et d’altérer le neurodéveloppement dès le stade fœtal. Pressions sur les chercheurs, les décideurs politiques et les autorités de régulation, financement d'études favorables à leurs produits, tests d'homologation biaisés : de leur côté, les lobbies de l'agrochimie brouillent les pistes pour entretenir l'immobilisme. Après les avoir interdits en 2018, la France a réautorisé provisoirement les néonicotinoïdes pour le traitement des betteraves sucrières. 

Alternatives convaincantes


De la Somme aux États-Unis en passant par l’Allemagne, la Belgique ou le Japon, ce documentaire, fondé sur l’enquête de Stéphane Foucart Et le monde devint silencieux – Comment l’agrochimie a détruit les insectes (Éditions du Seuil, 2019), retrace l’histoire des néonicotinoïdes et décrypte leurs effets en compagnie d’une foule de spécialistes : chercheurs, journalistes, représentants d’ONG environnementales, eurodéputé, agriculteur et apicultrice… Étayé de chiffres alarmants, le film met également en lumière les stratégies des industriels pour préserver leurs profits, tout en s’arrêtant sur des alternatives convaincantes : dans la plaine du Pô, en Italie, l’ingénieur agronome Lorenzo Furlan a mis en place un fonds mutuel permettant de compenser les éventuelles – et très rares – pertes de rendement causées par la réduction des pesticides. Ponctuée de fascinantes images d’insectes observés au microscope, cette enquête s’affirme aussi comme une ode à la splendeur du vivant menacé."

 

 

En lien avec le documentaire 'Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes' de Sylvain Lepetit, Miyuki Droz Aramaki et Sébastien Séga (France/Belgique, 2021, 1h33mn) - D’après le livre-enquête de Stéphane Foucart - Coproduction : ARTE GEIE, Squawk, Simple Production, RTBF  

 

Prix spécial du jury, Figra 2022

 
Crédit image : Squawk
Bernadette Cassel's insight:

 

  • Actualité en relation :

 

Le documentaire intitulé 'Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes' vient de gagner le prix spécial du jury au Festival international du reportage - FIGRA - De www.figra.fr - Aujourd'hui, 17:24

 

 

  • (Re)lire aussi :

 

Les pesticides néonicotinoïdes peuvent aussi affecter les crevettes et les huîtres - De www.geo.fr - 25 août 2020, 19:50

 

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[Nouvelle recherche] Le changement climatique déclenche un effondrement mondial des insectes, dont le nombre a baissé de 63 % dans les terres agricoles affectées

[Nouvelle recherche] Le changement climatique déclenche un effondrement mondial des insectes, dont le nombre a baissé de 63 % dans les terres agricoles affectées | EntomoNews | Scoop.it
Insect numbers and species decline steeply where agriculture and habitat loss coincide. Preserving natural habitat can reduce losses up to nine-fold

 

Climate change triggering global collapse in insect numbers: stressed farmland shows 63% decline – new research

 Publié: 20 avril 2022, 11:12 EDT

Tim Newbold & Charlie Outhwaite

 

Traduction :

 

Le nombre d'insectes et d'espèces diminue fortement là où l'agriculture et la perte d'habitat coïncident. La préservation de l'habitat naturel peut réduire les pertes jusqu'à neuf fois.

 

 

Le monde pourrait être confronté à un effondrement "caché" des espèces d'insectes en raison de la double menace du changement climatique et de la perte d'habitat.

 

Le Centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement de l'UCL a effectué l'une des plus grandes évaluations jamais réalisées sur le déclin des insectes dans le monde, en analysant trois quarts de million d'échantillons provenant d'environ 6 000 sites.

 

La nouvelle étude, publiée dans Nature, révèle que les terres agricoles soumises au stress climatique abritent en moyenne deux fois moins d'insectes et 25 % d'espèces d'insectes en moins que les zones d'habitat naturel.

 

Le déclin des insectes est le plus marqué dans les zones agricoles à forte densité de population des pays tropicaux, où les effets combinés du changement climatique et de la perte d'habitat se font le plus sentir.

 

La majorité des 5,5 millions d'espèces recensées dans le monde vivraient dans ces régions, ce qui signifie que les insectes les plus abondants de la planète sont peut-être en train de s'effondrer sans même que nous nous en rendions compte.

 

En limitant l'agriculture intensive par l'utilisation de moins de produits chimiques, en ayant une plus grande diversité de cultures et en préservant nos écosystèmes, on peut atténuer les effets négatifs de la perte d'habitat et du changement climatique sur les insectes.

 

Les choix que nous faisons en tant que consommateurs - comme acheter du café ou du cacao cultivé à l'ombre - pourraient également contribuer à protéger les insectes et tous autres êtres vivants dans les régions du monde les plus vulnérables au changement climatique.

 

Traduit d'après www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

[Image] Numbers of forest-dependent orchid bees in Brazil have been found to have declined by around 50%. Alamy

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Sur le même sujet :

 

Réchauffement et agriculture intensive, combinaison fatale aux insectes, selon une étude - De www.sciencesetavenir.fr - 21 avril, 18:30

 

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« Le “biodiversité-scepticisme”, plus discret que celui contre le dérèglement climatique, est en un sens bien plus inquiétant »

« Le “biodiversité-scepticisme”, plus discret que celui contre le dérèglement climatique, est en un sens bien plus inquiétant » | EntomoNews | Scoop.it
CHRONIQUE. La relativisation et le déni de l’effondrement de la biodiversité se construisent aujourd’hui dans les revues scientifiques les plus cotées, observe avec inquiétude Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

 

Par Stéphane Foucart

mardi 25 mai 2021 (abonnés)

 

"... En janvier, une vingtaine de biologistes de la conservation ont analysé, dans la revue Trends in Ecology & Evolution, les grands thèmes émergents de leur discipline. « L’un d’eux, le déni de la perte de biodiversité, a commencé à clairement émerger en 2019, après la publication d’une estimation, largement diffusée, selon laquelle 1 million d’espèces risquaient l’extinction », écrivent-ils.

 

L’un des domaines où ce déni s’exerce avec le plus de succès est celui de l’effondrement des insectes, et plus largement des invertébrés. De nombreuses études, sur des écosystèmes et/ou des espèces donnés, suggèrent des déclins d’une rapidité et d’une magnitude inouïes. (...)"

 

 

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"Apocalypse des insectes" : le trésor des entomologistes de Krefeld

"Apocalypse des insectes" : le trésor des entomologistes de Krefeld | EntomoNews | Scoop.it
Pendant 30 ans, ils sont passés pour de paisibles excentriques en relevant leurs pièges à insectes dans la campagne allemande. Mais ces entomologistes amateurs ont bâti un trésor scientifique: ils ont documenté le pire épisode d'extinction depuis les dinosaures.

 

AFP, publié le lundi 1er juil 2019

  

"Le discret labeur de cette poignée de volontaires allemands à Krefeld, à la frontière des Pays-Bas, nourrit la prise de conscience mondiale de "l'Armageddon des insectes" depuis qu'une première étude d'octobre 2017 s'est appuyée sur leurs découvertes, dans la revue scientifique PLOS One, suivie de plusieurs autres."

(...)

 

 

_______________________________

 

Sur le même sujet :

 

→ C'est la pire extinction animale depuis les dinosaures… Les insectes sont menacés et c’est une catastrophe, 02.07.2019 https://www.ouest-france.fr/sciences/animaux/apocalypse-armageddon-les-insectes-sont-menaces-et-c-est-une-catastrophe-6425981

 

Pour certains entomologistes, nous assistons à la pire extinction animale depuis celle des dinosaures. Pire, nous en sommes les responsables. C’est ce qu’affirment plusieurs spécialistes allemands, qui étudient les insectes depuis trois décennies. Leur verdict est sans appel.

Bernadette Cassel's insight:

 

Pour rappel :

 

→ En Allemagne, 75% des insectes volants ont disparu en 30 ans - From www.leparisien.fr - 18 October 2017, 23:54

 

→ 'Worldwide decline of the entomofauna' in EntomoNews
https://www.scoop.it/topic/entomonews/?&tag=Worldwide+decline+of+the+entomofauna

 

(8 scoops)

 

 
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L'extinction silencieuse des invertébrés en mal de reconnaissance

L'extinction silencieuse des invertébrés en mal de reconnaissance | EntomoNews | Scoop.it

Image ci-dessus : Sous-représentation des invertébrés sur la Liste rouge de l'UICN. 

 

Vertébrés : 69 276 espèces

Invertébrés : 1 305 250 espèces

Plantes à fleurs : 268 000

Champignons & Protistes : 52 280

 

Exemples de pourcentages d'espèces évaluées sur la Liste rouge de l'UICN par rapport au nombre d'espèces décrites*. Il y a notamment une grande variabilité dans le pourcentage d'espèces évaluées à l'intérieur de ces grandes catégories.

 

Par exemple, seulement ~0,8% de toutes les espèces d'insectes décrites ont été évaluées en 2018. 

 

 

"Invertebrates are central to the functioning of ecosystems, yet they are underappreciated and understudied. Recent work has shown that they are suffering from rapid decline. Here we call for a greater focus on invertebrates and make recommendations for future investigation."

 

Nico Eisenhauer, Aletta Bonn & Carlos A. Guerra - Recognizing the quiet extinction of invertebrates | Nature Communications, 03.01.2019

"Invertebrates rule the world as we know it in terms of biodiversity and the functioning of ecosystems1. This is why scientists have repeatedly called to assess this essential part of biodiversity as well as its ecosystem effects2. In addition to conspicuous changes of ecosystems, such as the decline of charismatic vertebrate populations, the less obvious disappearance of many invertebrates2,3 also has dramatic consequences for the ecosystem services humankind depends on2,4. Recently, a report of alarming declines in invertebrate biomass3 has triggered broad public attention that is now also percolating into political discussion and decisions in several countries. As a consequence, new national and international biodiversity assessments, monitoring initiatives, and action plans are being discussed, and scientists are asked for guidance."

(...) 

References

    1. Wilson, E. O. The Little Things That Run the world* (The Importance and Conservation of Invertebrates). Conserv. Biol. 1, 344–346 (1987).
    2. Dirzo, R. et al. Defaunation in the Anthropocene. Science 345, 401–406 (2014).
    3. Hallmann, C. A. et al. More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLoS ONE 12, e0185809 (2017).
    4. Potts, S. G. et al. Safeguarding pollinators and their values to human well-being. Nature 540, 220–229 (2016).

 

* IUCN. Summary Statistics. https://www.iucnredlist.org/about/barometer-of-life. (Accessed 17 November 2018).

 

Photo credits: panda: Eric Isselée; butterfly: Fotokon; tree: Production Perig; fungi: ksena32 (all Fotolia.de)

 

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À (re)lire :
 
« Les 127 Bienheureux », qu’est-ce qui les distingue ? - De www7.inra.fr - 29 octobre 2017, 18:26

 

« Les insectes sont les plus nombreux, les plus divers des animaux, dont ils constituent la plus grande biomasse. Les très grands services écosystémiques qu’ils rendent sont reconnus et les facteurs adverses qu’ils affrontent et causent leur déclin sont bien répertoriés et sans doute sous-évalués. Pourtant, les alarmes du public comme les efforts de conservation portent essentiellement sur les vertébrés.

 

Les insectes sont trop nombreux (plus de 100 000 espèces en Europe, plus d’un million dans le Monde), on n’a identifié qu’une partie d’entre eux, on ne sait rien de la biologie de la plupart, ils sont difficiles à surveiller et les gens ne leur accordent que très peu de valeur.

Certains insectes bénéficient d’une réelle protection. La convention de Berne et la Directive Habitats de 1992 prennent en compte 127 insectes, soit 0,12 % des espèces européennes. »

 Alain Fraval

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« La dégradation des écosystèmes est notamment à l'origine de la diffusion de certaines maladies à l'homme »

« La dégradation des écosystèmes est notamment à l'origine de la diffusion de certaines maladies à l'homme » | EntomoNews | Scoop.it
Le défi que représente pour l’humanité l’effondrement de la biodiversité est à traiter avec le même niveau d’importance que le défi climatique, explique un collectif d’experts dans une tribune au « Monde ».

 

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO (abonnés) | 10.01.2018 à 14h00 • Mis à jour le 10.01.2018 à 16h05 

 

"... À l’image d’une étude qui montre que plus de 75 % de la biomasse des insectes volants a disparu au sein d’espaces pourtant protégés en Allemagne, en vingt-sept ans, les travaux scientifiques récents soulignent tous la gravité des ­atteintes à la biodiversité. (...)"

 

 

[Image] via FRB sur Twitter, 10.01.2018 : "A 3 mois de la sortie des rapports de l'@IPBES, JF Silvain président de la #FRB, Allain Bougrain-Dubourg, @Laurans_IDDRI, et d'autres experts appellent dans une tribune au @lemonde_science à ce que la lutte contre l'érosion de la #biodiversité soit une priorité internationale https://t.co/DYOSAPkdRu"
https://twitter.com/FRBiodiv/status/951011702962819072

 

Bernadette Cassel's insight:
 
À (re)lire :
 

 

Bernadette Cassel's curator insight, January 10, 2018 10:55 AM

 

Cette tribune écrite par J. F. Silvain, président de la FRB, est parue aujourd’hui dans Le Monde.

 

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En Allemagne, 75% des insectes volants ont disparu en 30 ans

En Allemagne, 75% des insectes volants ont disparu en 30 ans | EntomoNews | Scoop.it
... les populations d'insectes volants ont en effet diminué de plus de 75% en près de trente ans en Allemagne, selon une étude menée dans plusieurs zones protégées depuis 1989. Si ces chiffres alarmistes ne valent que pour l'Allemagne, il n'y a aucune raison pour que cette hécatombe préoccupante ait épargné le reste de l'Europe. Principaux suspects : les pesticides agricoles.

 

 

[Image] Examples of operating malaise traps in protected areas in western Germany, in habitat cluster 1 (A) and cluster 2 (B)

 

___________________________________________________________________

AJOUTS au 19.10.2017

 

→ Les insectes disparaissent en masse... - OPIE, Office pour les insectes et leur environnement, 19.10.2017

http://www.insectes.org/actualites/informations-insectes.html?art=819

 

→ En trente ans, près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe - LE MONDE [en accès limité] | 18.10.2017 à 20h01 • Mis à jour le 19.10.2017 à 07h56 | Par Stéphane Foucart
http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/10/18/en-trente-ans-pres-de-80-des-insectes-auraient-disparu-en-europe_5202939_1652692.html#Iexp3ReASEC1gBQt.99

 

→ Trois questions sur l'hécatombe qui frappe les insectes volants en Allemagne, 19.10.2017 https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/trois-questions-sur-l-hecatombe-qui-frappe-les-insectes-volants-en-allemagne_2426773.html

 

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À (re)lire :

 
Le nombre d'insectes a baissé de 78% depuis 1989 | EntomoNews | Scoop.it - From www.rtbf.be - June 5, 2017 12:37 AM
 
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Deux études à grande échelle confirment les dégâts des néonicotinoïdes sur les abeilles

Deux études à grande échelle confirment les dégâts des néonicotinoïdes sur les abeilles | EntomoNews | Scoop.it
Ce sont sans doute les derniers clous dans le cercueil des néonicotinoïdes. Deux études, l’une britannique, l’autre canadienne, publiées vendredi 30 juin par la revue Science, éteignent les derniers doutes qui pouvaient – éventuellement – subsister sur les dégâts occasionnés par ces nouvelles générations d’insecticides agricoles sur les pollinisateurs.

 

Stéphane Foucart

Publié le 29 juin 2017 à 20h18 - Mis à jour le 30 juin 2017

 

"Introduits dans les années 1990, les néonicotinoïdes sont suspectés de longue date d’être une cause déterminante dans le déclin mondial des abeilles domestiques, des pollinisateurs sauvages et, indirectement, des oiseaux.

 

Très controversés, ces pesticides sont principalement utilisés de manière préventive, en enrobage des semences : lorsque les plantes traitées poussent, tous leurs tissus (feuilles, tiges, pollen, nectar, etc.) s’imprègnent du toxique. Conduites à une échelle inédite, les deux nouvelles études montrent une survie réduite des butineuses, une fertilité diminuée et une mortalité hivernale augmentée des colonies d’abeilles domestiques exposées en conditions réelles à deux néonicotinoïdes, le thiaméthoxame et la clothianidine. Les observations menées sur les pollinisateurs sauvages montrent des effets délétères plus marqués.

Résultat différent en Allemagne

La première expérience, conduite par Ben Woodcock (Centre for Ecology and Hydrology), a été menée sur onze sites différents, répartis dans trois pays – Allemagne, Royaume-Uni et Hongrie. Et sur chaque site, trois exploitations agricoles ont mis en culture du colza : deux exploitations avaient traité leur culture avec un néonicotinoïde (clothianidine ou thiaméthoxame), et une exploitation témoin n’en avait pas utilisé. Plusieurs dizaines d’hectares ont ainsi été mobilisés.

 

« C’est la plus vaste expérience en plein champ menée sur l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles », précise le biologiste Dave Goulson (université du Sussex), qui n’a pas participé à ces travaux – peu suspects de biais anti-industrie puisque financés par les agrochimistes Bayer et Syngenta. Dans chaque exploitation, l’état de santé de trois espèces de pollinisateur – l’abeille domestique (Apis mellifera), le bourdon terrestre (Bombus terrestris) et l’osmie rousse (Osmia bicornis), une espèce d’abeille solitaire – a été suivi pendant un à deux ans.

 

Les effets des traitements à base de néonicotinoïdes dépendent de plusieurs facteurs, mais l’impact est globalement négatif. « Leur impact sur le potentiel reproducteur de ces insectes varie en fonction des espèces et des régions, explique le biologiste Jeremy Kerr (université d’Ottawa), qui n’a pas participé à ces travaux, dans un commentaire publié par Science. Par exemple, la quantité d’abeilles domestiques ouvrières survivant à l’hiver était plus basse en Hongrie, avec le traitement à la clothianidine, ce qui n’a pas été détecté en Allemagne. »

 

Si les effets observés semblent moindres en Allemagne, c’est peut-être, expliquent les auteurs, parce que la proportion de colza butiné par les abeilles y a été moindre, celles-ci ayant accédé dans leur environnement à davantage d’autres plantes mellifères qu’en Hongrie et au Royaume-Uni. L’exposition par le colza traité a donc sans doute été inférieure outre-Rhin.

 

Mais une autre explication tient peut-être à l’indicateur utilisé, avance Walter Haefeker, président de l’Association européenne des apiculteurs professionnels : « Suivre la quantité d’individus dans les ruches est difficile et peut produire des estimations imprécises. En suivant un indicateur bien plus simple, comme le taux de survie des colonies, on voit dans les données fournies par les auteurs que, même en Allemagne, 100 % des colonies non exposées survivent, alors que ce n’est pas le cas pour celles qui sont exposées. » En clair, selon M. Haefeker, l’exception allemande n’en serait pas réellement une.

 

Pour les pollinisateurs sauvages, la situation est sans appel : dans toutes les situations, « les bourdons produisent moins de reines, et les abeilles solitaires produisent moins de larves lorsque l’exposition aux néonicotinoïdes est élevée », explique Jeremy Kerr. Cette exposition n’est d’ailleurs pas seulement le fait de l’expérience conduite : elle provient aussi de l’imprégnation de l’environnement.

Ruche expérimentale

« Un autre résultat très important de ce travail est que les auteurs retrouvent de l’imidaclopride partout, même lorsque les cultures n’ont pas été traitées avec cette molécule, confirmant les travaux récents de l’équipe Ecobee, en France, dit Gérard Arnold, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de ces questions. Sa longue persistance conduit à une contamination des sols et des cultures ultérieures, ce qui est préoccupant, en particulier pour les insectes pollinisateurs. »

 

D’autres recherches récentes, confirme Dave Goulson, « ont montré que les néonicotinoïdes contaminent fréquemment les fleurs sauvages ». Ces contaminations restent à l’état de traces, mais ces substances sont parmi les plus efficaces jamais mises au point. Un seul gramme d’imidaclopride peut, par exemple, tuer autant d’abeilles qu’environ 7 kilogrammes du célèbre DDT…

 

La seconde étude publiée par Science, elle, a été conduite dans deux régions de maïsiculture canadiennes. Les chercheurs, conduits par Nadejda Tsvektov (université de York à Toronto, Canada), ont étudié les colonies de onze ruchers, certains proches des champs de maïs traités avec de la clothianidine, d’autres éloignés de plusieurs kilomètres. Bien que le maïs soit pollinisé par le vent et non par les insectes pollinisateurs, les colonies proches des exploitations étaient plus exposées aux néonicotinoïdes que les colonies éloignées.

 

« Les auteurs ont trouvé un cocktail de vingt-six pesticides, dont quatre néonicotinoïdes, dans les colonies proches ou éloignées des champs », écrit Jeremy Kerr. Mais les colonies proches des champs ont été exposées à un plus grand nombre de molécules, et pendant des périodes plus longues, que celles qui en étaient éloignées. Là encore, une bonne part de l’exposition se fait par l’intermédiaire des fleurs sauvages, contaminées par les traitements agricoles.

 

Les chercheurs canadiens ont ensuite cherché à distinguer l’effet de la clothianidine des effets des autres substances détectées. Ils ont introduit dans une ruche expérimentale non traitée des abeilles ayant été exposées à du pollen contaminé à la clothianidine. En les marquant avec des micropuces électroniques, ils ont pu observer leurs différences. En moyenne, leur espérance de vie était réduite d’un quart et leur comportement différait de celui des individus non exposés, au point de mettre en péril la pérennité de la colonie.

« Ce résultat suggère que l’exposition aux néonicotinoïdes pourrait aider à expliquer le syndrome d’effondrement des colonies », décrypte Jeremy Kerr. A la lumière de ces nouveaux travaux, conclut Dave Goulson, « il est devenu intenable de continuer à affirmer que l’utilisation agricole des néonicotinoïdes n’endommage pas les abeilles sauvages et domestiques »."

 

 

 

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