La vidéo raccourcit le temps de recrutement | KILUVU | Scoop.it

Seuls 18 % des postulants avouent ne changer que le nom de l’entreprise dans leurs candidatures papier.

La start-up Pitch my job propose aux recruteurs une présélection présentant les candidats en vidéo, alors que plus de 80 % des lettres de motivation ne sont pas lues.

Une montagne de lettres de motivation qui se ressemblent s’empilent sur les bureaux des recruteurs. Résultat : elles sont lues dans moins de 20 % des cas. Manquant souvent d’originalité, elles permettent difficilement de percevoir la personnalité des candidats. Et pour cause, seuls 18 % des postulants avouent ne changer que le nom de l’entreprise dans leurs candidatures papier. Il faut dire que leur rédaction est chronophage : en moyenne 7 heures et 15 minutes pour rédiger 13 lettres, selon une étude de la start-up Pitch my job. Côté employeur, la pré-sélection par téléphone est un long processus. Alors exit les lettres de motivation, vive les candidatures vidéo pour réduire le temps du recrutement et mieux s’armer dans la guerre des talents.

Pitch my job propose aux entreprises de remplacer la sélection téléphonique par des vidéos d’une minute trente maximum envoyées par les candidats. Aucune lettre de motivation, mais « dans l’appel à candidater, le recruteur pose quelques questions auxquelles répondent les postulants de manière dynamique et moins formelle », résume Antoine Boudic, cofondateur de la start-up. Pour ce poste de commercial, il est demandé : « Comment vendriez-vous un congélateur à un esquimau ? »

 

L’émergence des « soft skills »

Difficile de faire preuve de persuasion sans le sourire, les gestes, le ton... 74 % des sondés de Pitch my job pensent qu’ils sont plus persuasifs grâce à une présentation vidéo, parce qu’elle permet de mieux montrer ses « soft skills », ces qualités personnelles qui n’apparaissent pas sur un CV, comme la présentation ou la manière de parler. « L’objectif n’est pas de remplacer l’entretien physique mais de proposer une première sélection qui soit plus parlante », complète Martial Dahan, l’autre cofondateur.

170 entreprises – dont 70 % de start-up – ont choisi le recrutement vidéo, pour un total de près de 650 offres. La jeune pousse, qui prévoit de lever un peu plus de 1 million d’euros, se concentre pour le moment sur son cœur de cible, les jeunes diplômés, mais envisage de se développer vers tous types de candidatures. Les trois cofondateurs veulent améliorer leur algorithme pour proposer des offres classées par pertinence avec le CV et les aspirations du candidat.

 


Via Jacques Le Bris