Quand la dégradation de notre environnement devient durable et profitable | KILUVU | Scoop.it

Quasiment tous les scientifiques s'accordent à dire que nos ressources naturelles sont surexploitées, que la biodiversité est en net recul et que le réchauffement climatique est une réalité, même si certains contestent encore l'origine humaine.

 

Déjà les symptômes de la dégradation de notre environnement se font ressentir : disparition d'espèces végétales et animales, accélération des sécheresses, inondations violentes, changement brusque du climat, records de chaleur battus chaque année,... ces anomalies climatiques devraient d'ailleurs voir leur fréquence et intensité empirer dans les années à venir selon les experts.

 

Le cout financier de ces conséquences est déjà énorme, il n'y à qu'à voir le cours des céréales qui explose en raison des différentes sécheresses records, le cout des réparations dues aux tempêtes extrêmes, du prix du poisson devenu rare en raison de la sur pèche ou encore les mauvaises récoltes de fruits du au manque d'abeilles et de leur action de pollinisation.

 

Bon si on connaît maintenant la maladie que notre terre à attrapée (« l'humanite » selon une anecdote d'Hubert Reeves) et ses graves conséquences pourquoi tant de temps pour agir afin de l'éradiquer au plus vite, cela devrait l’occasion pour tous les pays de travailler ensemble à des remèdes car nous n’avons pas de planète de secours. Les actions urgentes à mener on les connaît, il s’agit principalement de maîtriser notre pollution, émissions de gaz à effet de serre et une meilleure préservation de nos ressources naturelles. Ces actions nécessitent donc une volonté générale pour fixer des objectifs chiffrés, renforcer la législation, préserver des ressources et biodiversité, supprimer les subventions aux énergies fossiles et mettre en place une organisation mondiale de l’environnement.

 

D'un naturel pourtant optimiste je pense pour ma part qu'aucune action concrète ne sera prise par nos dirigeants car en dépit des nombreuses sonnettes d'alarmes d'experts, aucun politique ne souhaite payer durant le temps de son mandat pour traiter et éradiquer cette maladie d'origine humaine, on préfère se limiter à accompagner le malade quitte à en profiter pour lui vendre des soins ! Laissons les générations futures se débrouiller, au diable les conséquences à moyen et long terme.

 

Déjà des sociétés privées ont bien compris que rien ne changerait et se préparent au changement climatique pour proposer des solutions et produits adaptés qui devraient rapporter gros: cultures OGM pour résister à la sécheresse, infrastructures pour lutter contre la montée des eaux ou aux fortes chaleurs, services payant de pollinisation pour vos vergers et même des peintures pour verdir votre gazon brulé par la sécheresse.

 

Plutôt que d'essayer de lutter contre la destruction de notre milieu naturel et de la biodiversité qui nous offre des ressources finalement gratuites, on préfère laisser détruire puis ensuite privatiser ces services ou ressources, voire les breveter. Elles seront plus rares donc plus chères entrainant toujours plus d’inégalité sociale et donc de conflits et de misère. L'exemple des semences modifiées génétiquement pour qu'elles ne puissent être ressemées est le plus criant mais on peut aussi montrer l'énergie et le cout financiers de chercheurs pour inventer des abeilles robots  qui pourraient remplacer les vraies, naturelles et gratuites.

 

La dégradation durable de notre environnement semble donc bien engagée et sera apparemment profitable pour certains opportunistes.


Via Patrick Montier