Le concept de « Neutralité des plateformes », ou « Loyauté des plateformes » a émergé du côté des éditeurs et hébergeurs qui souffrent de ou contestent les positions dominantes des gros acteurs du web, principalement anglo-saxons.
Ces notions de loyauté et de neutralité des plateformes ont pu être utilisées pour distraire les parlementaires du débat sur la neutralité du Net.
La question de la loyauté des plateformes doit être envisagée dans un univers où, de plus en plus, sont liées les questions de maîtrise par l'utilisateur de ses terminaux numériques (ordinateur, tablette, téléphone portable, autres objets connectés comme ceux du quantified self, etc.), de situations de monopoles de fait par certaines entreprises, de problématiques de fiscalité et de partage des revenus.
La neutralité (ou la loyauté) des intermédiaires techniques n'est pas liée à la notion de plateforme, elle-même très mal définie et recouvrant des modèles de réalisation et non un usage ou un rôle définis dans l'univers numérique. Le rôle tenu par une « plateforme » donnée (par exemple Facebook) peut être réalisé par d'autres méthodes (par exemple Diaspora*), où l'on ne parle alors plus de « plateforme ».
Il s'agit donc de ne pas débattre de la loyauté des « plateformes » en général, mais de leurs obligations, attachées à des rôles fonctionnels et indépendamment de leur mode d'organisation (centralisé ou acentré).
https://www.laquadrature.net/files/propositions%20LQDN%20Loyaut%C3%A9%20des%20plateformes.pdf