Restaurer une peinture après des siècles, c'est facile. Mais qu'en est-il de l'art numérique ? Avec l'obsolescence rapide des technologies, cette forme d'art est pour le moins éphémère. Lorsqu'il en a fait l'expérience en ne pouvant plus présenter une oeuvre fabriquée sur mesure en 1995, le Whitney Museum of American Art s'est posé la question : comment dépasser ces limites techniques pour assurer la permanence de l'art ?
Ce que révèlent leurs réflexions dont se fait écho le New York Times, c'est que plusieurs écoles sont possibles. On peut considérer que l'art dépend nécessairement de son médium, et qu'il faut donc accepter son caractère éphémère au même titre qu'une "performance". On peut aussi mettre des moyens souvent titanesques pour retranscrire l'esprit de l'oeuvre dans un langage de programmation actuel.
Les conservateurs du Whitney Museum of Art se sont finalement entendus sur un panaché original de ces deux propositions. Ils présenteront désormais la version obsolète de l'oeuvre numérique, avec les liens "cassés", comme témoignage d'une époque technologiquement révolue. Et pour donner à voir l'esprit de l'oeuvre originale, une copie "remasterisée" accompagnera la relique.
« L'idée, c'est que c'est une sorte de machine à remonter le temps », a déclaré Ben Fino-Radin, l'un des archivistes numériques au New York Times.
Le résultat ? Une oeuvre onirique qui interroge nos devenirs numériques...