L’incubateur Esa Bic Sud France présente sa première promotion, deux start-up de Toulouse sélectionnées | Toulouse networks | Scoop.it

Esa Bic Sud France, programme d’incubation du secteur spatial, a soufflé sa première bougie le 1er juillet, à Toulouse, dans le cadre du Toulouse Space Show. L’occasion pour l’Agence spatiale européenne, le Cnes et le pôle Aerospace Valley de revenir sur les grands enjeux liés au développement de start-up dans cette filière. Objectif : participer à la création de 75 entreprises dans les cinq ans en Midi-Pyrénées, Aquitaine et Paca. Parmi les 7 premières start-up incubées, FligthWatching et Imajing sont basées à Toulouse.

"Nous fêtons un double anniversaire, se réjouit Franco Ongaro, directeur technique et management de la qualité à l’Esa, l’Agence spatiale européenne. Nous célébrons les dix ans du dispositif Esa Bic et le premier anniversaire de l’Esa Bic Sud France." Fondé en 2013, cet Esa Bic (pour "Business innovation center") local, coordonné par le pôle de compétitivité Aerospace Valley, en association avec le Cnes et le pôle Pégase, est le premier du genre en France.

Ce programme d’incubation, qui concerne les régions Midi-Pyrénées, Aquitaine et Paca, vise à soutenir la création de start-up utilisant des technologies, des applications ou des services provenant du spatial et souhaitant développer leur business vers un marché non spatial. "Aujourd’hui, nous comptons onze Esa Bic en Europe, qui ont accompagné environ 250 start-up, s'enorgueillit Franco Ongaro. Notre objectif est de passer du 'global du spatial' au 'local des régions', afin de générer de la croissance et de l’emploi."

Le levier de l’entreprise innovante
La création d’un tel dispositif dans le Sud de la France a répondu à une problématique complexe à appréhender pour le secteur spatial. "Avant que son produit soit développé, certifié puis adopté par l’univers industriel, une start-up a le temps de mourir dix fois, analyse Agnès Paillard, présidente d’Aerospace Valley. Nous avons longtemps buté sur ce constat. Pourtant, il y a des choses extraordinaires à promouvoir dans les applications spatiales. C’est ce qui nous a amené à participer à la création de cet Esa Bic. Nous fondons beaucoup d’espoirs sur cet incubateur, qui nous permet d’actionner le levier de l’entreprise innovante. Nous créons une impulsion."

Un positionnement que partage Thierry Duquesne, directeur de la prospective, de la stratégie, des programmes, de la valorisation et des relations internationales du Cnes : "Cet incubateur est la pierre angulaire du dispositif que nous cherchons à mettre en place afin de promouvoir la création de start-up."

Objectif : 75 entreprises accompagnées en cinq ans
Depuis sa création, Esa Bic Sud France a accueilli sept jeunes entreprises issues des trois régions. Parmi elles, la société toulousaine FlightWatching, dirigée par Jean-Philippe Beaujard et Olivier Ho Dac. Ils ont développé un système permettant de réaliser un diagnostic d’avions sur des pannes survenues en plein vol, en temps réel et à distance. "Nous utilisons les capacités de l’avion à communiquer avec le sol pour apporter de l’information, ce qui permet de gagner beaucoup de temps", explique Olivier Ho Dac.

La société Imajing, basée à Ramonville-Saint-Agne, est quant à elle spécialisée dans les technologies de géolocalisation et de cartographie mobile à grande vitesse pour les réseaux de transports.

Aux 7 start-up, l'incubateur a apporté un soutien financier (50.000 euros conjointement avec BPI France), mais aussi un accompagnement personnalisé, une expertise technique via le Cnes et l’assistance des pôles de compétitivité. Quatre nouvelles sociétés intégreront la structure prochainement. Objectif : atteindre les 75 entreprises accueillies dans les cinq ans. "C’est un bel objectif, estime Franco Ongaro. Mais je suis sûr que nous ferons davantage."

Alexandre Léoty